«Il est important de savoir que c’est grâce au groupe du Rassemblement national qu'Emmanuel Macron n’aura pas à subir un débat dans l’hémicycle sur le comportement dangereux et erratique qu’il a en ne respectant pas le résultat des urnes».
Pour la présidente du groupe La France Insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, qui s’est exprimée ce 8 octobre lors d'une conférence de presse au Palais Bourbon, la responsable de l’échec de la procédure de destitution d'Emmanuel Macron ne serait autre que Marine le Pen.
Plus tôt dans la matinée, la Conférence des présidents de l’Assemblée - qui rassemble notamment les présidents des groupes parlementaires - avait rejeté l’inscription de la motion à l’ordre du jour des séances dans l’hémicycle. Selon des sources parlementaires, citées par la presse française, la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée se serait abstenue lors de ce vote.
Un vote du RN qui, selon Mathilde Panot, aurait pu faire la différence.
La procédure avait été rejetée le 2 octobre par la Commission des lois (à 15 voix contre 54) mais pouvait encore faire l’objet d’un débat au sein de l'hémicycle de la Chambre basse. Les députés LFI, ainsi que d'autres issus des rangs du NFP, estimaient qu'Emmanuel Macron avait commis «un manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat» en ne nommant pas à Matignon leur candidate : Lucie Castets.
Ce rejet n'a pas empêché des échanges dans l'hémicycle, sur ce sujet, au cours de l'après-midi.
«Pitoyable comédie» : Le Pen répond à Panot
Alors que la présidente du groupe La France Insoumise accusait Marine Le Pen d’être «l’assurance vie du système» et d’avoir «sauvé en quelque sorte monsieur Macron de la procédure de destitution qui aurait permis à chaque parlementaire de s’exprimer», la présidente du groupe RN lui a répondu sur X (ex-Twitter).
Pour cette dernière, c’est «l’extrême gauche qui a porté au pouvoir Macron en 2017 et l’a maintenu en 2022». Et d’ajouter que la gauche «a fait élire Élisabeth Borne aux législatives qui a porté la réforme des retraites», en référence au retrait, entre les deux tours, du candidat LFI qui était arrivé juste derrière l'ancienne Première ministre dans la 6e circonscription du Calvados afin que celle-ci l'emporte sur le candidat RN.
La triple candidate à la présidentielle a ainsi estimé que La France Insoumise tentait de «faire oublier ses alliances coupables avec le pouvoir» et de conclure : «le rideau est tombé sur cette pitoyable comédie. Aucun Français n’est dupe et chacun sait que LFI a trahi les classes populaires en intégrant le parti unique».
A l’issue de la Conférence des présidents, le président de l’Union des Droites pour la République Éric Ciotti a affirmé avoir voté contre la procédure de destitution en justifiant : «Je suis un opposant farouche au macronisme [...] Mais je suis républicain et respectueux des institutions».
Du côté des partis souverainistes non représentés à l’Assemblée nationale, l’UPR de François Asselineau et Les Patriotes de Florian Philippot se sont indignés du refus du Rassemblement National de soutenir cette procédure de destitution d’Emmanuel Macron, le premier accusant le RN d'être «un faux opposant» et le second fustigeant un «sacré, immense, cadeau» au président français.