«Le suspense est assez mince», a confié ce 8 octobre le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure au sujet de la motion de censure déposée par le Nouveau front populaire (NFP) contre Michel Barnier.
«Le RN a décidé de soutenir sans participer à ce gouvernement», a-t-il affirmé, invité sur un plateau de la télévision publique française, ajoutant que le nouveau Premier ministre nommé par Emmanuel Macron «n’est le représentant ni du Front populaire ni du front républicain auquel il n’a pas participé».
«Cette motion de censure vise aussi à démontrer que le gouvernement Barnier ne tient que par le soutien du Rassemblement national», avait lancé la veille, sur La Chaîne parlementaire, l’ancien locataire de l'Élysée (2012 - 2017) François Hollande. Redevenu député de la Corrèze, il a estimé que ce vote était «pédagogique» et se voulait «clarificateur».
Le NFP rassemblent les 192 députés de quatre groupes de la gauche française: ceux du Parti communiste, du Parti socialiste, d'Europe Ecologie les Verts ainsi que ceux de La France insoumise.
«Tartuffes de la censure» : les Insoumis en première ligne
Également à l'origine d'une procédure de destitution du président qui n’a finalement pas abouti, La France Insoumise est la formation du NFP la plus active médiatiquement sur le front de cette motion de censure visant le nouveau chef du gouvernement.
«J'observe qu'il y a des tartuffes de la censure», a déclaré ce 8 octobre, sur BFM-RMC, le coordinateur national des Insoumis, Manuel Bompard. Celui-ci a pointé du doigt les partis qui ont fait campagne lors des législatives pour «une rupture avec le macronisme, et en fait deviennent les béquilles de la continuité du macronisme».
Dans une vidéo postée le 7 octobre sur X (ex-Twitter), le député LFI de Seine-et-Marne Arnaud Saint-Martin a développé les multiples raisons qui, selon lui, poussent à voter la censure, évoquant successivement «un gouvernement illégitime», «un gouvernement RN-compatible» et «un gouvernement avec un projet austéritaire inédit».
«Aucun état d’âme» : le RN reste menaçant
Visés par les Insoumis pour leur refus de voter la motion de censure, les élus RN se sont exprimés à travers la voix de leur vice-président Sébastien Chenu qui a justifié le 7 octobre l’attitude du groupe dirigé par Marine Le Pen.
«Nous avons fait le choix responsable d'éviter le chaos politique. Mais le jour où il faudra appuyer sur le bouton de la motion de censure, nous n'aurons aucun état d'âme», a-t-il ainsi déclaré sur RMC.
Ce vote de défiance à l'encontre du nouveau chef du gouvernement français intervient juste avant le grand débat budgétaire à l'Assemblée nationale, prévu cette semaine.