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«Disparition» des États du Sahel : un an après les propos de Macron, ces pays ont renforcé leurs partenariats

En 2023, Emmanuel Macron avait estimé que les États du Sahel auraient disparu sans l'intervention française. Un an plus tard, alors que la France a quitté la zone, le Mali, le Niger et le Burkina Faso multiplient les partenariats avec les acteurs régionaux et internationaux.

«Si nous ne nous étions pas engagés, avec les opérations Serval puis Barkhane, il n'y aurait, sans doute, plus de Mali, plus de Burkina Faso, je ne suis même pas sûr qu'il y aurait encore le Niger», avait déclaré le président français le 23 août 2023 dans une interview au Point.

Des propos qui intervenaient alors que la France était vertement critiquée pour sa politique néocoloniale par les trois États sahéliens, qui ont rompu avec elle ces deux dernières années et poussé les soldats français vers la sortie. Qu'à cela ne tienne, Emmanuel Macron estimait alors que les interventions militaires françaises au Sahel avaient été «des succès».

Paris a initié le départ de ses troupes du Mali à partir d'août 2022, du Burkina Faso en février 2023 et a totalement rapatrié ses militaires du Niger en décembre 2023. «Si l'on prend de la hauteur, la France a eu raison de s'engager au côté d'États africains pour lutter contre le terrorisme. C'est son honneur et sa responsabilité», a encore ajouté le président français, déplorant qu'il était «dramatique pour les États concernés» de ne plus lutter «contre le terrorisme».

Les États du Sahel nouent d'autres partenariats

Un an après les propos du président français, les États du Sahel n'ont pas disparu et entreprennent la refonte de leurs relations diplomatiques et économiques avec de nombreux pays régionaux et internationaux. Outre le poids de la Chine et de la Russie, qui ont des relations fructueuses avec les pays de la zone, le Burkina-Faso, le Mali est le Niger ont annoncé le 7 juillet dernier la création d'une confédération des États du Sahel.

Ces pays ont également développé leurs relations avec les pays limitrophes. Le Niger et la Libye du maréchal Haftar ont repris langue sur les questions sécuritaires et migratoires. De plus, Sonatrach a annoncé le 7 août la reprise de ses activités pétrolières au Niger, au moment où les deux pays poursuivent les concertations pour concrétiser le mégaprojet de gazoduc transsaharien TSGP censé relier l’Algérie au Nigeria en traversant le Niger.

De manière plus discrète, l'Iran renforce également ses liens diplomatiques avec le Niger, le Burkina Faso et le Niger avec l'envoi de plusieurs délégations. Au niveau militaire, les états sahéliens se sont également rapprochés de la Turquie pour l'achat des drones turcs.

Africanisation du conflit ukrainien

De surcroît, les chefs des diplomaties du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont souligné avoir été «profondément choqués par les déclarations subversives de Monsieur Andriï Ioussov, porte-parole de l’Agence ukrainienne de renseignement militaire, qui a révélé l’implication de l’Ukraine dans l'attaque lâche, traîtresse et barbare des groupes armés terroristes les 24, 25 et 26 juillet 2024 à Tin Zaouatine, au Mali».

Dans la foulée d’une embuscade tendue dans le nord du pays par les Touaregs de l’Azawad et d’Al-Qaïda au Sahel, au cours de laquelle le groupe paramilitaire russe Wagner et les forces armées maliennes avaient déclaré avoir subi des pertes, le porte-parole du renseignement militaire ukrainien (GUR) Andriï Ioussov avait déclaré dans une vidéo que ses agents avaient aidé les insurgés en leur fournissant «les informations nécessaires, et pas seulement celles qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes».

En réaction à ces événements, les gouvernements malien et nigérien ont annoncé la rupture «avec effet immédiat» de leurs relations diplomatiques avec l'Ukraine et les États du Sahel ont saisi le Conseil de sécurité de l'ONU, appelant à des mesures contre Kiev pour son soutien au terrorisme.