«Grâce à la coopération avec la Russie, nous avons pu acquérir des armes puissantes, extrêmement nécessaires dans notre situation actuelle.» Dans un entretien accordé le 15 août à RTVI News, Alou Boï Diarra, chef d'état-major de l'armée de l'air, a évoqué le lien qui unit Moscou et Bamako dans la reconquête du territoire national : « Nous avons pu remettre sous notre contrôle la quasi-totalité du territoire de notre pays ».
Rappelant que «le Mali continue de lutter contre une coalition de terroristes qui menace notre intégrité territoriale et la stabilité de vie de notre population», il a salué l’aide matérielle russe : «Nous avons pu acquérir des armes puissantes, extrêmement nécessaires dans notre situation actuelle.»
La situation reste tendue alors que les États du Sahel ont saisi le 19 août le Conseil de sécurité de l'ONU, dénonçant le soutien de l'Ukraine aux terroristes du Sahel. Les chancelleries africaines ont dénoncé une «agression caractérisée» et un «soutien au terrorisme international».
Kiev internationalise le conflit ukrainien
Cet entretien intervient en effet quelques semaines après une embuscade tendue dans le nord du Mali, à Tin Zaouatine, les 25 et 27 juillet, par les Touaregs de l’Azawad et d’Al-Qaïda au Sahel, au cours de laquelle le groupe paramilitaire russe Wagner et les forces armées maliennes avaient déclaré avoir subi des pertes.
Dans la foulée de celle-ci, le porte-parole du renseignement militaire ukrainien (GUR) Andriï Ioussov avait déclaré dans une vidéo que ses agents avaient aidé les insurgés en leur fournissant «les informations nécessaires, et pas seulement celles qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes». Une déclaration démentie par Kiev, mais qui a mis le feu aux poudres.
Moscou plus empathique que Paris
Moscou «a également envoyé dans notre pays des instructeurs qui nous aident dans le fonctionnement et l'utilisation de ces équipements au combat et nous expliquent comment les utiliser au mieux», a par ailleurs déclaré le général Alou Boï Diarra.
Ce dernier était déjà intervenu au micro de RT en français le 15 août dernier à l’occasion du forum de l’armée 2024 à Moscou. Il avait alors vanté les mérites de l’équipement militaire russe. Il avait évoqué «la qualité des relations entre la République du Mali et la Fédération de Russie». La coopération militaire entre les deux pays se fait «de manière très étroite, que ce soit au niveau des chefs que des soldats».
Comparant la différence entre la coopération avec Moscou et celle avec Paris, le général a estimé que la Russie disposait d’une «plus-value» en «cherchant à comprendre le partenaire».