«La France est dans un état de paralysie.» La vice-présidente du Rassemblement national (RN) Edwige Diaz s’est exprimée sur France Info ce 20 août sur la situation politique du pays. Alors que le président de la République s’apprête à rencontrer les chefs de parti et de groupe à l’Assemblée le 23 août, cette députée estime que le prochain chef de gouvernement, quel qu’il soit, «sera bloqué».
La Constitution permet au président de dissoudre une nouvelle fois l’Assemblée dans un an. Insistante, la parlementaire girondine l'interpelle en ces termes : «Je le dis à Emmanuel Macron : il faut qu'il procède à une nouvelle dissolution.»
C'est «la seule issue politique», assure-t-elle,. Avant de confier : «Nous sommes d’ores et déjà en train de préparer ces élections.»
«Il faut qu'il procède à une nouvelle dissolution»
«Quel que soit le Premier ministre nommé, il sera bloqué» et «dans tous les cas la France sera en état de paralysie», estime encore Edwige Diaz. Pour elle, une «grande coalition qui pourrait aller du PS aux Républicains ne tiendra pas parce qu'ils ont des objectifs différents».
Une telle dissolution ne pouvant pas avoir lieu avant juillet 2025, la parlementaire suggère au président, «pendant cette année de paralysie», de «redonner la parole au peuple et de procéder à un certain nombre de référendums», rappelant que le RN propose notamment un référendum sur l’immigration.
Des candidatures au poste de Premier ministre balayées d’un revers de main
Interrogée sur les différents profils présentés pour prendre la tête du gouvernement, Edwige Diaz s’en est pris au bilan de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand, dont elle critique le bilan : «La casse de l’hôpital public», «la financiarisation de la santé» et le «démantèlement du service public».
Concernant la candidate de l’union des gauches, Lucie Castets, la députée RN reprend l’argument de Marine Le Pen selon lequel sa présence «lors de la rencontre à l’Élysée» doit être dénoncée, car elle est destinée aux «présidents de groupe parlementaire et aux chefs de parti», ce que n’est pas celle qui est présentée par la gauche pour être nommée à Matignon.
Enfin, l’hypothèse Bernard Cazeneuve ne trouve pas non plus grâce à ses yeux : «Quand Bernard Cazeneuve était au gouvernement, la France a pleuré 230 victimes du terrorisme islamiste ! À l’époque, deux tiers des Français estimaient ne pas pouvoir faire confiance au gouvernement pour assurer leur sécurité.»
Arrivé en troisième position derrière le bloc de gauche et le bloc central, le RN dispose de 120 députés, soit le premier groupe parlementaire (hors coalitions). Une position qui fait dire à Edwige Diaz qu'«Emmanuel Macron n’aura pas la possibilité de faire comme si le RN n’existait pas». Et de mettre en garde : «On n’ignore pas 11 millions d’électeurs.»