«Je suis en colère, je suis écœurée, j’en ai marre. Je suis fatiguée et je suis désolée du spectacle qu'on donne aux Françaises et aux Français.» La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier s’est confiée ce 17 juillet sur le plateau de France 2 à propos des difficultés éprouvées par le Nouveau Front populaire (NFP) à trouver un candidat commun pour le poste de chef de gouvernement.
Le refus de la communiste Huguette Bello par le Parti socialiste (PS) puis de Laurence Tubiana par La France insoumise (LFI) a montré des divergences sur le profil recherché. Alors que le président Emmanuel Macron espère maintenir son camp au pouvoir «grâce à une coalition majoritaire», les gauches sont désormais au pied du mur.
«Maintenant il nous faut nous en sortir»
Les anicroches entre responsables du NFP se sont multipliées depuis que l’union des gauches est arrivée en tête des élections législatives au soir du 7 juillet. Une situation que regrette la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui déclarait ce 17 juillet sur LCI : «Excusez-nous du spectacle qu'on donne en ce moment. Je pense qu'on n'est pas du tout à la hauteur, qu'on a suscité un espoir, que les gens nous ont fait confiance.» Et d’ajouter : «Je pense qu'il faut qu'on sorte des conclaves.»
Pour y parvenir, elle propose le recours au vote des parlementaires du NFP. «Maintenant il nous faut nous en sortir», estime-t-elle. Une proposition déjà avancée par les dissidents de La France insoumise, à l’image de Clémentine Autain qui réclame un tel scrutin depuis plusieurs jours.
Marine Tondelier tance les Insoumis
Pour la secrétaire nationale des Écologistes, le problème vient des socialistes et des Insoumis qui ont successivement refusé deux candidats. Elle estime ainsi : «Avec les communistes, on a mis d'exclusive sur aucun nom. Un Insoumis, ça nous va. Un socialiste, ça nous va. Un communiste, ça nous va. Un écologiste ça nous va. La société civile, ça nous va.» Avant d’ajouter : «Si on attend la pureté de la solution qui est idéale pour chacun, on la trouvera pas.»
Elle met par ailleurs en garde : «Chaque heure, chaque minute de ridicule qu'on offre […], on est en train de fabriquer du vote RN.»
Les tractations à gauche pourraient cependant durer et la patronne des Écologistes appelle au dialogue avec les différents chefs de parti du NFP.
Une trêve le temps de l’élection du président de l’Assemblée ?
Faute de trouver un accord sur le candidat des gauches pour le poste de Premier ministre, le NFP a resserré les rangs concernant l’élection du président de l’Assemblée nationale. Marine Tondelier affirme ainsi que «le principe d’une candidature unique est acté». Il ne devrait donc n’y avoir qu’un candidat pour les quatre partis.
Par ailleurs, le NFP a demandé, dans un communiqué commun, à la majorité macroniste sortante et aux Républicains (LR) de refuser l’élection de membre du Rassemblement national au bureau de l’Assemblée. Une position qui fait l’unanimité au sein de l’alliance des gauches mais qui a déjà reçu un refus de la part de la vice-présidente LR Annie Genevard qui s’est empressée de dénoncer : «Cet appel est totalement contraire à l’esprit et à la lettre de notre institution.»