« La ligne rouge demeure quant à l'envoi notamment de missiles longue portée ou de matériel militaire qui pourrait avoir les conséquences d'une escalade »: à l’occasion d’une conférence de presse visant à présenter les points principaux du programme de son parti s’il venait à devenir chef du gouvernement au soir du second tour des élections législatives le dimanche 7 juin, Jordan Bardella, fraichement réélu eurodéputé, a exprimé la position du RN quant au conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie.
Le président du parti nationaliste a ainsi tenu à ne « pas remettre en cause les engagements qui sont aujourd’hui ceux de la France et qui seraient de nature à affaiblir la voix de la France sur la scène internationale ».
Favorable à l’aide financière au « soutien logistique et en matériel de défense à l'Ukraine », il rejette l’idée de fournir Kiev en armes pouvant « frapper directement les villes russes ». Pour lui, cela créerait « les conditions […] d'une co-belligérance de la France et les conditions d'une escalade face à une puissance qui est une puissance nucléaire ».
Bardella dans le camp occidental
Le candidat au poste de Premier ministre en cas de victoire du RN aux élections législatives avait déjà montré des marques de soutien à Kiev, déclarant notamment en février 2023 qu’il était favorable à ce qu’il nomme une « souveraineté pleine et entière de l’Ukraine ».
Cette fois, il a également assuré qu'il serait « extrêmement vigilant » face aux « tentatives d'ingérence de la Russie […] mais aussi de tous les États et de toutes les puissances du monde ». Le président du RN estime ainsi que Moscou est « une menace multidimensionnelle à la fois pour la France et pour l'Europe ».
L’eurodéputé estime par ailleurs que « la Russie conteste des intérêts français » dans les « zones d'influence historique en Afrique » mais aussi en mer Noire ou dans les Outre-Mer.
Des propos qui interviennent alors que le RN et Marine Le Pen sont accusés depuis des années de faire le jeu du Kremlin.
Le dimanche 30 juin et 7 juillet, les Français sont appelés à voter dans le cadre d’élections législatives anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron. De ce scrutin dépend la nomination d’un nouveau Premier ministre au couleur du parti ou de la coalition qui sera majoritaire.