«Je suis opposé à l’adhésion de l’Ukraine dans l’Union européenne. Cela pourrait accroître le risque d’escalade avec la Russie. Il faut soutenir l’Ukraine et ne pas entrer en guerre avec la Russie, qui est une puissance nucléaire.»
Sur France 2 ce 12 mars, le président et chef de file de la liste Rassemblement national aux élections européennes Jordan Bardella a annoncé la couleur à quelques heures d’un vote sur le plan de soutien de la France à l’Ukraine voulu par Emmanuel Macron.
Une prise de position qui n’a pas manqué d’agacer du côté de la majorité. Ainsi, le président de la commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale Pierre-Alexandre Anglade, membre de la majorité macroniste, a dénoncé sur X (ex-Twitter) : «Jordan Bardella n’a aucun problème pour donner un blanc-seing à Poutine. La seule escalade est celle du président russe qui depuis deux ans agresse l’Ukraine indépendante et menace le monde de l’arme nucléaire.»
Le député Renaissance Benjamin Haddad s'est lui interrogé : «Incompétence ou mauvaise foi ?» «Zelensky salue la fermeté du président et dit précisément la même chose : il faut aider l’Ukraine à se défendre pour que la guerre ne dégénère pas en Europe», a-t-il ajouté.
«S’abstenir c’est être faible, c’est laisser faire Macron !»
Les critiques sont aussi venues du camp souverainiste qui reproche au président du RN de ne pas voter contre le plan de soutien. Le président des Patriotes Florian Philippot s’est ainsi indigné : «S’abstenir c’est être faible, c’est laisser passer ! C’est laisser faire Macron et sa folie guerrière !»
L’économiste Philippe Murer a dénoncé de son côté : «Quel manque de courage ! Quand la guerre est proche, on ne s’abstient pas.» «À chaque intervention sur l’Ukraine Jordan Bardella fait perdre des voix à Marine Le Pen», a pour sa part estimé l’ancien sénateur centriste Yves Pozzo Di Borgo. «Les électeurs de Marine Le Pen vont se poser la question : "Mais pourquoi voter pour lui c’est voter Emmanuel Macron ?"», a-t-il ajouté.
La consigne de vote de Jordan Bardella aura donc suscité l’ire de la majorité et d’une partie de la droite. Soutenu par son propre camp, il devrait néanmoins participer indirectement au vote en faveur du texte devant l’Assemblée ce 12 mars puisque la majorité, Les Républicains et le Parti socialiste devraient voter pour. Après le vote à l’Assemblée, le texte passera devant le Sénat le 13 mars.