«Vous vous souvenez comment a commencé la guerre du Vietnam pour les Américains ? On a commencé par envoyer des instructeurs, au bout de quatre ans ils étaient un demi-million», a déclaré le 4 juin Henri Guaino sur le plateau d’Europe 1, évoquant un conflit où près de 60 000 Américains ont été tués et 150 000 autres blessés.
«C’est toujours la même histoire, c’est l’engrenage et l’escalade», a regretté l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, interrogé sur l’éventuelle annonce prochaine d’Emmanuel Macron de l’envoi de soldats français en Ukraine.
Selon l’agence Reuters, qui citait le 30 mai plusieurs sources diplomatiques, Paris pourrait annoncer début juin l'envoi de formateurs militaires en Ukraine, en dépit des craintes de certains et des mises en garde de Moscou. «Les arrangements sont très avancés», a déclaré l’une des sources de l’agence de presse.
Depuis, l'Élysée a annoncé que le président français interviendrait le 6 juin au soir au 20h de TF1 et France 2, mais aussi que Volodymyr Zelensky serait le 7 juin à Paris pour évoquer «les besoins de l'Ukraine».
«On joue avec le feu», a poursuivi Henri Guaino, rappelant le franchissement par les Occidentaux de «lignes rouges» successives, avec l’envoi progressif d’armes offensives, puis de chars lourds, puis d'avions et de missiles longue portée.
«Maintenant on autorise à tirer sur le territoire russe et [on déclare] "Vous allez voir il ne va rien se passer"», a-t-il ajouté. «Le problème de ces lignes rouges, de la dernière ligne qu’il ne fallait pas franchir avant que les choses ne tournent mal et nous échappent, c’est qu’on ne sait qu’après que c’était la dernière» a-t-il mis en garde.
Les formateurs français, des «cibles légitimes» pour l’armée russe
Le 27 mai, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Alexandre Syrsky, avait vendu la mèche d'un envoi d'instructeurs français, indiquant avoir permis leur visite dans des centres de formation en Ukraine. Quelques jours plus tard, le 31 mai, un député ukrainien avait déclaré sur les réseaux sociaux, citant ses propres sources, qu'un premier groupe d’instructeurs français était déjà en route.
Moscou a pour sa part averti que ces soldats français constitueraient des «cibles légitimes» pour l’armée russe. Un avertissement réitéré le 4 juin par le porte-parole du Kremlin ainsi que par le chef de la diplomatie russe.