France

Ukraine : Stéphane Séjourné nie la présence de mercenaires français

Le nouveau ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné a nié, ce 21 janvier dans les colonnes du Parisien, la présence de mercenaires français combattant en Ukraine. Des combattants français assument pourtant totalement leur présence.

«Non » : ce 21 janvier dans un entretien au Parisien, le nouveau chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a totalement nié la présence de mercenaires français en Ukraine. «La Russie nous a habitués à des manipulations grossières. C’en est une, il y en aura d’autres. Ne nous laissons pas entraîner là-dedans», a-t-il ajouté.

L’armée russe a indiqué avoir frappé, le 16 janvier au soir, un bâtiment dans lequel étaient déployés des mercenaires étrangers, notamment Français, à Kharkov, la deuxième ville d'Ukraine. Depuis, Paris fait la sourde oreille.

Des réseaux de soutien aux mercenaires français existent pourtant

L’ambassadeur de France en Russie, Pierre Lévy, a été convoqué au ministère russe des affaires étrangères le 19 janvier, Moscou ayant dénoncé «l'implication croissante» de Paris en Ukraine.

Des combattants français sont pourtant bien présents en Ukraine Certains réseaux sont pourtant actifs dans l’Hexagone. «Il n’y a pas eu de Français tués» à Kharkov, avait pour sa part affirmé sur LCI, dès le 16 janvier au soir, le blogueur Xavier Tytelman, qui organise le financement des combattants français. Il assure avoir «contacté tous les Français» dans «cinq groupes […] de la zone».

Début janvier, Tytelman invitait son public à suivre un combattant français en Ukraine, s'appelant sur X Kan Kaneki. 

Le géopolitologue Xavier Moreau, fondateur du think tank Stratpol et présentateur de l’émission «L’échiquier mondial» sur RT, estimait le 17 janvier au soir à «quelques dizaines», voire «une centaine», les combattants français, selon lui moins nombreux que les Anglo-Saxons ou les Polonais. 

Les volontaires français avaient d’ailleurs été durement touchés en mars 2022, quelques semaines après le début de l’offensive russe en Ukraine. L’armée russe avait revendiqué avoir éliminé «jusqu'à 180 mercenaires étrangers» lors d’une frappe sur une base militaire ukrainienne à proximité de la frontière polonaise. «J'ai des copains qui sont morts», déclarait juste après cette frappe un Gardois en sanglots dans une vidéo reprise par France Télévisions. Le média public relatait alors le périple de ce «volontaire» venu avec deux autres Français en Ukraine afin de rejoindre la «légion internationale».

Paris livre de nouveaux armements à Kiev

Les accusations russes sont intervenues après l'annonce par le président Emmanuel Macron le 16 janvier que la France allait livrer à Kiev 40 missiles de croisière à longue portée Scalp supplémentaires, et signer un accord de sécurité avec l'Ukraine, comme l'a fait le Royaume-Uni. Paris a en outre lancé le 18 janvier, avec les autres alliés de l'Ukraine, une coalition «artillerie» pour répondre aux besoins de Kiev dans ce domaine. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé débloquer 50 millions d'euros pour fournir 12 canons automoteurs Caesar à l'Ukraine, et proposé à ses partenaires de financer pour Kiev 60 autres exemplaires de ces armements de fabrication française.

L'annonce d'Emmanuel Macron est intervenue quelques jours après une révélation du Financial Times, indiquant que Bruxelles a lancé un audit sur les quantités d’armements que les États membres ont fourni à Kiev depuis le début de l’offensive russe. Un contrôle qui fait suite aux récriminations de Berlin, estimant que certains États auraient les moyens d’en faire plus. Seraient notamment ciblés Paris et Rome.