France

«On ne baissera pas le ton» : Mélenchon prévient que LFI ne cédera pas sur les retraites

Lors d'un meeting à Montpellier, Jean Luc Mélenchon a averti que la France insoumise «ne baissera pas le ton» et continuera son opposition contre la réforme des retraites. Il a également mis en garde les députés de la Nupes.

«On ne baissera pas le ton» à l'Assemblée nationale et ailleurs, a prévenu Jean-Luc Mélenchon en meeting à Montpellier le 16 février, demandant à ses alliés de gauche de ne «pas aboyer avec les autres» contre l'opposition musclée de La France insoumise sur la réforme des retraites.

Au Corum de Montpellier, devant 1 400 personnes selon les organisateurs, le leader Insoumis a défendu la stratégie du groupe LFI, qui a déposé des milliers d'amendements et provoqué des incidents en séance.

LFI refuse jusqu'ici de retirer ces amendements, ce qui aurait pour effet de permettre l'examen avant le 17 février à minuit du principal article de la réforme, précisément celui qui repousse de 62 à 64 ans l'âge de départ en retraite.

Vents contraires au sein de la Nupes ?

«Nous avons été élus pour être l'opposition, pas pour être leur larbin», a-t-il lancé. Sur l'article 7, «vous espérez nous battre sur cet article pour mettre dans vos journaux "L'Assemblée nationale a adopté la retraite à 64 ans" et là les ballots se diront "ah on a perdu une fois de plus"», a-t-il ajouté.

Plus tôt, sur Twitter, il avait demandé à ses troupes de maintenir les amendements et de ne pas se «précipiter», malgré la pression des autres partis de gauche et des syndicats qui souhaitent l'examen de cet article.

Jean-Luc Mélenchon est aussi revenu sur les incidents qui ont impliqué deux députés de son mouvement.

«Il y a eu, paraît-il, des mots de trop», a-t-il ironisé, en référence notamment au terme «assassin» lancé cette semaine à l'Assemblée par le député Aurélien Saintoul à l'adresse du ministre du Travail Olivier Dussopt. «Moi je ne m'excuse jamais», a-t-il averti. Mélenchon a averti : «On baissera pas le ton, nulle part, tant que j'y serai [...] ; on gagnera». 

S'adressant à ses partenaires socialistes, communistes et écologistes au sein de la Nupes, il a ajouté : «Nous sommes des insoumis à l'intérieur d'une alliance qui s'appelle Nupes, mais avant tout des insoumis, et on s'occupe de notre insoumission.» «Je demande à mes camarades de la Nupes, pas besoin d'aller aboyer avec les autres, même si vous n'êtes pas d'accord», a-t-il ajouté.

Jean-Luc Mélenchon a achevé son meeting en appelant, comme l'intersyndicale, au blocage de la France le 7 mars.

A Bobigny en Seine-Saint-Denis, des parlementaires de la Nupes, dont plusieurs député LFI «frondeurs», ont également appelé à amplifier la mobilisation, mais en défendant «l'unité» de la coalition de gauche. «Il faut qu'on l'emporte, on n'a pas le choix, il faut arrêter le pays le 7 mars pour arrêter Macron», a asséné le député François Ruffin. «Il faut que ça soit les patrons qui l'appellent et qui lui disent "arrête tes bêtises"».

«Un 7 mars et ça repart», a expliqué la députée Clémentine Autain. «Notre responsabilité elle est de gagner et pour gagner, c'est la Nupes ! Cette unité de toutes les familles politiques de la gauche, il faut la chérir».

Devant près de 400 personnes, les élus ont aussi souligné que les habitants de ce département très populaire et parmi les plus pauvres de France, «vont être les plus impactés par la réforme des retraites». «Ici on sait que la vie est courte, jamais on laissera quelqu'un prendre deux ans de notre vie», a averti l'Insoumise Raquel Garrido.