France

Le budget adopté en première lecture à l'Assemblée après le rejet d'une motion de censure LFI

L'Assemblée nationale a largement rejeté le 4 novembre une nouvelle motion de censure déposée par les Insoumis contre le gouvernement, ce qui vaut adoption en première lecture du projet de budget de l'Etat pour 2023. Celui-ci passe au Sénat.

L'Assemblée nationale a largement rejeté le 4 novembre une motion de censure des députés de La France insoumise (LFI), une nouvelle fois soutenue par le RN mais privée des voix socialistes, permettant à l'exécutif de clore un premier chapitre de débats budgétaires houleux.

Riposte à la quatrième utilisation de l'article 49.3 de la Constitution par la Premier ministre Elisabeth Borne, la motion n'a recueilli que 188 voix, loin de la majorité absolue de 289 députés. Son rejet vaut adoption en première lecture de l'ensemble du budget pour 2023 de l'Etat, comme déjà plus tôt celui de la Sécu. Le projet de budget passe ainsi au Sénat, qui l'examinera à partir du 17 novembre en séance, dans une version remodelée par le gouvernement.

Le vote a eu lieu le soir du 4 novembre dans un hémicycle encore ébranlé par le tollé autour des propos d'un élu RN à l'encontre d'un collègue LFI, jugés racistes par la grande majorité des députés, et qui lui ont valu une exclusion de 15 jours.

Borne déplore «l’ambivalence insoumise» vis-à-vis du RN

Le groupe RN, qui a choisi de ne pas déposer cette fois sa propre motion de censure contre le gouvernement, a toutefois apporté ses voix à celles de LFI. Une motion «n'est pas l'approbation d'un projet politique», a justifié la députée RN Laure Lavalette. Ce soutien n'a pas manqué d'alimenter les dénonciations par la majorité présidentielle d'une «collusion» de la gauche avec l'«extrême droite». «Je ne confonds pas La France insoumise et le Rassemblement national», a lancé la Premier ministre Elisabeth Borne dans l'hémicycle. Mais, après l'«injure abjecte» du député RN, «les voix du RN se joindront à celles [de LFI] une fois de plus», a-t-elle déploré juste avant le vote, jugeant que «l’ambivalence insoumise atteint son paroxysme».

Les députés LFI avaient néanmoins pris soin de préciser dans leur motion que «leur projet» et leur «vision de la société» les «placent en opposition frontale avec l'extrême droite».

Aucun socialiste n'a toutefois apporté sa voix à la motion LFI, «pour ne pas en banaliser l'usage», a fait valoir leur orateur Jérôme Guedj. Au total, 51 voix ont manqué parmi les 151 députés Nupes (PS, EELV, PCF, LFI). 

Elisabeth Borne a quant à elle défendu bec et ongles son texte du budget, mettant en avant «des moyens massifs pour atteindre le plein emploi», «des investissements majeurs pour la transition écologique» et des hausses de budget pour les ministères régaliens. Elle a par ailleurs assuré avoir tenu compte de certains votes de l'Assemblée.