Présent le 29 octobre à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, pour soutenir les manifestants qui s'opposent au chantier d'une «bassine» destinée à l'irrigation agricole, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot a été vertement reçu par ces derniers.
L'ancien candidat Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle a tout d'abord été copieusement hué lors du discours qu'il a tenu à la tribune, écourtant visiblement son intervention face à l'hostilité du public.
Puis, alors qu'il était interrogé par BFM TV, il s'est fait interpeller par un groupe de personnes toutes de noir vêtues, qui se sont présentées comme étant «l'union de l'ultra-gauche». «On est là tous ensemble pour lutter contre les mêmes projets», leur lance alors Yannick Jadot, qui se fait immédiatement reprendre. «"Toustes" ensemble», réplique immédiatement son interlocutrice en utilisant un néologisme de l'écriture inclusive, alors qu'une autre lui rétorque : «On ne lutte pas contre les mêmes projets.»
«D'accord. Vous étiez là il y a cinq ans mademoiselle ? Voilà...», répond l'eurodéputé passablement irrité, déclenchant l'ire de la personne à qui il s'adresse : «Alors par contre tu vas pas commencer à m'appeler mademoiselle, je ne suis pas une mademoiselle. Alors calme toi s'il te plaît.» «Madame», tente de se reprendre l'élu en baissant la tête manifestement sans comprendre le reproche qui vient de lui être adressé.
Enfin, alors qu'il quittait Sainte-Soline avant que la manifestation ne débute, Yannick Jadot a eu la surprise de voir le véhicule dans lequel il avait rejoint le site être recouvert d'une inscription faite à la peinture blanche : «Crevure.»
Cité par L'Indépendant, l'eurodéputé a critiqué «ceux qui jouent la division en permanence», regrettant qu'à «un moment donné, ça gagne rien ça». «Ce sont des gens qui arrivent sur ces combats qui n'étaient pas là il y a des années quand on y était déjà», a-t-il ajouté.
Interrogée par la même source, une militante a de son côté expliqué qu'il fallait «bousculer les échelles de valeurs traditionnelles et ce n'est pas ce que fait Yannick Jadot qui reste dans un discours ultra-traditionnel qui est aussi porté par [Emmanuel] Macron au final. C'est juste qu'il a un drapeau vert».