Julien Bayou, accusé de harcèlement moral par son ex-compagne, a annoncé dans la matinée du 26 septembre sa démission de son poste de secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts (EELV) et de la présidence du groupe écologiste à l’Assemblée nationale (poste dont il était déjà suspendu depuis quelques jours).
«Je suis accusé de faits qui ne me sont pas présentés, dont mes accusateurs-ices disent qu’ils ne sont pas pénalement répréhensibles, et dont je ne peux pour autant pas me défendre puisqu’on refuse de m’entendre», a expliqué Julien Bayou.
La pression s'accentuait ces derniers jours, et Yannick Jadot lui-même avait demandé sa mise en retrait. «Cette situation est intenable et le contexte délétère semble empêcher tout discernement, dans un moment où la société bascule et cherche le point d'équilibre pour cette si nécessaire révolution féministe», a-t-il ajouté, soulignant que sa décision «ne remettait en question» ni son mandat de député ni son «engagement présent et à venir».
Le témoignage de Sandrine Rousseau relance les accusations
Cette démission intervient après des accusations de harcèlement moral par une ex-compagne. Les faits qui lui sont reprochés ne sont pas clairement connus, aucune plainte n'a été déposée et aucune enquête judiciaire n'a été ouverte.
L'affaire avait été révélée en juillet, quand la cellule interne d'EELV sur les violences et harcèlements sexuels, avait été saisie pour un signalement le concernant.
Mais elle a pris un nouveau tournant la semaine dernière, lorsque la députée Sandrine Rousseau l'a accusé de «comportements de nature à briser la santé morale des femmes», et a raconté, sur un plateau TV, avoir «reçu longuement» chez elle une ex-compagne de Julien Bayou «très déprimée». Celle qui se présente comme ecoféministe avait aussi laissé entendre que «plusieurs» personnes étaient concernées par les comportements jugés inappropriés de Julien Bayou.
La démission du secrétaire général se produit au lendemain du rejet par les Verts d'un référendum interne, soutenu par la direction du parti, visant à simplifier l'organisation et adapter EELV à la «conquête du pouvoir», plongeant un peu plus la formation écologiste dans la crise.