A sa sortie ce 22 septembre d'une rencontre avec le Premier ministre Elisabeth Borne prévue en amont de la session parlementaire, la députée du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen a été sans concession : «Je lui ai clairement dit que s'ils entendaient faire passer la réforme des retraites par l'intermédiaire d'un amendement au projet de loi de finance de la Sécurité sociale, et en utilisant le 49.3, alors nous déposerions une motion de censure et nous voterions les motions de censure qui seraient déposées, quelle que soit leur origine», a déclaré l'ancienne candidate à la présidentielle.
L'article 49.3 de la Constitution permet l'adoption d'un texte sans vote sauf motion de censure.
Elle a également expliqué être «en désaccord sur l'intégralité des textes qui vont arriver devant l'Assemblée nationale». Le chef de file des députés RN a notamment cité la réforme de l'assurance chômage, le projet de loi de finances et la politique énergétique.
Marine Le Pen s'était déjà dite opposée à une réforme des retraites, estimant qu'«il n'y a absolument aucune urgence à s'attaquer aux retraites au moment précisément où les Français sont confrontés à des difficultés de pouvoir d'achat qui sont majeures».
Et selon Le Figaro, le 22 septembre, La France insoumise (LFI – opposée à une réforme libérale des retraites) pourrait aussi voter une motion de censure venant de n'importe quel bord. Le député LFI, Manuel Bompard, aurait confié au quotidien être «prêt à voter toutes les motions de censure».
Les Républicains... plus mesurés ?
Reçu après Marine Le Pen, le chef de file des députés Les Républicains, Olivier Marleix, a affirmé à la sortie de son entretien que si la réforme des retraites était proposée dans un amendement, «ce serait niet», mais redit qu'il souhaitait une réforme.
«Il n'y aura pas de revalorisation des retraites en France possible s'il n'y a pas une réforme des retraites. Mais ce n'est pas "n'importe quoi, n'importe comment, dans n'importe quelles conditions". Pour une réforme, l'art et la manière, la méthode, ça compte», a-t-il souligné.
«Je crois qu'elle [Elisabeth Borne] a compris», a-t-il déclaré. «C'est pas elle qui est la patronne mais j'ai senti que sa préférence serait sans doute sur un texte ad hoc, sur une loi» et pas un amendement, a abondé sur France Inter son homologue au Sénat Bruno Retailleau.
Reçu le 21 septembre, Bruno Retailleau avait affirmé à sa sortie que «si c'est l'amendement, le gouvernement s'empalera».