32 blessés dont un grièvement, tel est le lourd bilan des violents affrontements entre supporters qui ont eu lieu avant la rencontre entre l'OGC Nice et le FC Cologne au stade de l'Allianz Riviera à Nice, le 8 septembre, comme le rapporte notamment l'AFP. Selon des sources policières citées par BFM TV, neuf blessés légers sont à déplorer du côté de la police, à savoir sept CRS et deux policiers de sécurité publique. L'Equipe, entre autres, évoque un supporter blessé à l'arme blanche.
Prévu à 18h45, le coup d'envoi du match de Ligue Europa Conférence, qui s'est soldé par un match nul (1-1), a dû être reporté d’une heure en raison de graves incidents à l'Allianz Riviera, précédés dès l’après-midi par des dégradations qu'auraient commises des supporteurs allemands dans Nice : certains d'entre eux ont ainsi vandalisé la boutique officielle de l'OGC Nice, a rapporté Nice-Matin.
A l'intérieur du stade ensuite, plusieurs centaines de supporters allemands cagoulés ont quitté peu avant 18h la tribune réservée aux 7 800 supporters du FC Cologne pour traverser le stade en passant devant la loge présidentielle, afin d'en découdre avec les supporters niçois. Selon la préfecture, interrogée par l'AFP, «ce sont les Allemands qui ont chargé».
Les supporteurs en sont venus aux mains, parfois armés de chaises ou de barres de fer arrachées dans le stade, dans une mêlée qui a impliqué les stadiers et les forces de l'ordre et causé des dizaines de blessés. Parmi eux, un supporter venu de la tribune du FC Cologne a été hospitalisé en «urgence absolue» après une chute de plus de cinq mètres entre deux niveaux des tribunes. Souffrant de nombreux traumatismes, ses jours ne seraient cependant pas en danger.
«Très alcoolisé», l'homme était en réalité un supporter parisien, a précisé dès 20h la préfecture des Alpes-Maritimes, confirmant ainsi plusieurs sources qui avaient évoqué auprès de l''AFP la présence d'ultras du PSG dans la tribune du FC Cologne. Certains auraient été repérés par des supporters niçois avant la rencontre.
Au coup d'envoi du match, à 19h40, le club de supporters des «Supras Auteuil» du Paris Saint-Germain a ainsi brandi une banderole dans la tribune attribuée aux Allemands, a observé un journaliste de l'AFP, sur laquelle il était écrit : «25 ans Mentalité Ultra», précise Le Parisien, qui a également publié plusieurs photos montrant la violence des affrontements. Selon le quotidien, il existe en effet des liens assez anciens – depuis 2003 – entre les supporteurs de Cologne et ceux du PSG. Condamnant les incidents «avec la plus grande fermeté», le club parisien a souligné dans un communiqué publié le 9 septembre, que le groupe «Supras Auteuil» a été dissous en 2010 et que ses membres, interdits d'accès au Parc des Princes, «ne sont pas reconnus comme supporters du Paris Saint-Germain».
L'OGC Nice réclame une enquête
Après la fin du match, la préfecture des Alpes-Maritimes a condamné sur Twitter «le comportement inadmissible de quelques dizaines d'ultras alcoolisés». Dans un communiqué, le club niçois s'est dit «abasourdi par ce déferlement de violence» et a exprimé «sa désolation pour le public niçois», tout en demandant l'ouverture d'une enquête sur «les conditions qui ont rendu possibles cette succession d’événements [...] afin que les mesures nécessaires soient prises pour encadrer ses prochaines rencontres européennes». L'UEFA devrait s'emparer rapidement du dossier et pourrait prendre des sanctions à l'encontre du FC Cologne.
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a quant à elle dénoncé «des violences inouïes», regrettant «que notre sport soit sali de cette façon».
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé à Nice-Matin qu’il enverrait «la facture» au FC Cologne, en évoquant les dégradations d'avant-match : des «trams tagués, des abribus cassés, la statue d’Apollon abîmée et des détritus dans toute la ville».
En août 2021, le derby de la Méditerranée entre Nice et Marseille en Ligue 1 avait dégénéré et la rencontre ne s'était jamais terminé. Des supporters niçois avaient alors envahi le terrain et l'avaient transformé en ring après que Dimitri Payet, le meneur de jeu de l'Olympique de Marseille, avait renvoyé vers la tribune une énième bouteille en plastique le visant.