«Je ne sais pas ce que c'est qu'un super profit», a affirmé le 30 août le ministre de l'Economie Bruno Le Maire devant le patronat, alors que le Premier ministre Elisabeth Borne a déclaré au Parisien le 27 août ne pas «fermer la porte» à une taxation des «super profits» des entreprises, une revendication issue de la gauche.
«Je sais que les entreprises doivent être profitables, c'est tout ce que je sais», a ajouté le numéro deux du gouvernement devant un public conquis à l'occasion de la REF, l'université d'été du Medef.
Pour Bruno Le Maire, «taxer plus en France, c'est produire moins en France»
Devant le patronat, Bruno Le Maire a répété qu'il avait demandé à plusieurs entreprises ayant réalisé des bénéfices exceptionnels à cause de la flambée des prix de l'énergie ou des goulets d'étranglement dans les transports ou la logistique «d'alléger la facture de nos compatriotes».
«Je sais que Total, CMA-CGM [armateur], les distributeurs, un certain nombre d'autres entreprises ont déjà fait des efforts pour redistribuer ce qu'elles avaient gagné directement dans la poche du consommateur», a expliqué le ministre. Pour Bruno Le Maire, «taxer plus en France, c'est produire moins en France».
Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux avait pour sa part jugé la veille que «le plus grand super profiteur, c'est l'Etat». «Les recettes fiscales du premier semestre 2022 ont augmenté de 27 milliards d'euros», a-t-il ainsi avancé.
Sans nier ce chiffre, Bruno Le Maire a rejeté son analyse : «On ne peut pas nous reprocher d'un côté de dépenser trop pour protéger les ménages et les entreprises et de l'autre nous dire que nous pourrions avoir fait des profits en la matière.»
«Ce que je vois, c'est que quand vous baissez le taux d'impôt sur les sociétés, les recettes augmentent, preuve de l'efficacité de notre politique fiscale», a martelé le ministre sous les applaudissements.