Economie

Pour le patron du Medef, le plus grand «super profiteur» c'est l'Etat

Invité de France Inter, Geoffroy Roux de Bézieux, a clamé son opposition à la taxation des «super-profits» réclamée par la gauche et le RN. Selon lui, c'est l’Etat a tiré le plus de profits de la hausse des recettes fiscales au premier semestre.

«Qui est le plus grand super profiteur, si j'ose, qui fait les plus grands super profits : c'est l'Etat», a déclaré le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux sur France Inter interviewé dans la matinée de ce 29 août. «Les recettes fiscales du premier semestre 2022 ont augmenté de 27 milliards d'euros», a-t-il argumenté, expliquant que c'était «grâce aux super profits des entreprises».

«Donc c'est une bonne nouvelle pour ces entreprises, pour leurs salariés, mais aussi pour les Français, pour l'Etat», selon le président de la première organisation patronale française.

Au début du weekend, le Premier ministre Elisabeth Borne avait déclaré dans une interview auParisien qu'elle ne fermait pas la porte à une taxation des super-profits, mais qu'elle préférait que chaque entreprise qui le peut «baisse les prix pour le consommateur et donne du pouvoir d'achat à ses salariés».

Interrogé sur la mise en place par la Grande-Bretagne d'une taxe exceptionnelle et provisoire sur les profits des pétroliers, le président du Medef a répondu que la Grande-Bretagne avait un taux d'imposition de 10% inférieur au taux en France.

Non monsieur le président, il n'y a pas de surprofit du côté de l'Etat

«La force de la fiscalité française depuis sept ans maintenant c'est d'être stable et d'avoir un signal clair d'attractivité», a mis en avant Geoffroy Roux de Bézieux, avant de tenir un discours en début d'après-midi devant l’université d'été du Medef.

Le Premier ministre Elisabeth Borne, invité à la session d’ouverture de ce rassemblement à l’Hippodrome de Longchamps, a répondu au président du Medef en évoquant le coût «inédit» pour les finances publiques des mesures adoptées pour «limiter l’effet de la hausse des prix et protéger le pouvoir d’achat des Français». «Non monsieur le président [du Medef], il n'y a pas de surprofit du côté de l'Etat», a-t-elle ajouté.