Interrogée par Stéphanie de Muru le 29 mai sur le plateau de RT France, Sandrine Le Feur, députée La République en marche (LREM) et productrice bio à Pleyber-Christ dans le Finistère, admet qu'elle est «assez déçue» du recul du gouvernement sur l'interdiction du glyphosate : «Evidemment, je suis assez déçue que nous n'ayons pas mis dans la loi l'interdiction du glyphosate à trois ans», mais elle souligne aussitôt : «Je tiens à préciser que le vote n'était pas sur l'interdiction ou la non-interdiction [du produit] dans trois ans, mais sur l'inscription dans la loi.»
Au lieu d'une interdiction du glyphosate, le gouvernement a convenu d'un «compromis» avec les professionnels du secteur : «L'idée du gouvernement, c'est de faire confiance aux acteurs [agriculteurs, industriels et recherche]».
La position de Nicolas Hulot est-elle toujours tenable dans ce gouvernement ? «Je regrette un petit peu le manque d'implication, peut-être involontaire, de Nicolas Hulot sur cette loi. J'aurais souhaité qu'il soit beaucoup plus proche de nous [...] Sur certains points, je comprends qu'il soit déçu. Il faudrait lui poser la question pour savoir où il en est par rapport à cela», a estimé Sandrine Le Feur.
Dans la nuit du 28 au 29 mai, l'Assemblée nationale a rejeté les amendements prévoyant une date de sortie du glyphosate en 2021, malgré l'engagement qu'avait pris le président Emmanuel Macron, en novembre 2017 et pendant sa campagne. Aucune date ne sera déterminée pour l'interdiction en France de ce pesticide produit par l'industriel américain Monsanto, alors même qu'il est classé substance cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).