«Notre devoir est de faire vivre et revivre l’amitié franco-russe», estime l’ancien ministre. Pour lui, malgré des liens «tellement anciens, tellement forts» l'époque est marquée par une grande ignorance du côté français, notamment à cause d'une persistance d'une image soviétique de la Russie et d'une ignorance de la culture russe. «Les pouvoirs en place ont été trop marqués par la méfiance. Il faut qu’on arrête de réfléchir en termes de méfiance», souligne ainsi François Léotard. La France et la Russie devraient davantage travailler ensemble, il y a beaucoup de domaines dans lesquels les deux pays peuvent réaliser de grandes choses, selon l’ancien ministre.
L’affaire des hackers russes qui s’immiscent, à en croire de nombreux responsables français, dans la présentielle française ne semble pas beaucoup préoccuper l’ancien ministre de la Défense qui explique : «On est entré dans une époque où tout le monde espionne tout le monde. Il ne faut pas faire porter la responsabilité sur un seul Etat. Les Français sont plus écoutés par les Américains aujourd’hui que par les Russes.» Selon lui, les techniques de ce genre existent dans tous les pays et la France s’y adonne tout autant.
Evoquant le conflit en Syrie, François Léotard regrette la responsabilité de la France et de la Grande-Bretagne : «Nous sommes gravement responsables», déplore-t-il. Pour lui, la France n’a pas de leçon à donner au monde mais pourrait jouer un rôle grâce à une position commune qu’elle partagerait avec la Russie concernant l’islam radical. «L’attitude russe me semble souvent plus lucide que la nôtre», note l’ancien ministre.
L’alternance qui se prépare avec la présidentielle française de 2017 pourrait profiter à la coopération entre les deux pays. C'est du moins ce que souhaite François Léotard.