A l'occasion d'une interview donnée à la branche britannique de RT, Nigel Farage, ex-dirigeant du parti eurosceptique UKIP et chef de file du Brexit, a fait part de son ressenti sur Marine Le Pen et ses perspectives électorales.
«Son immunité est constamment remise en question», a t-il tout d'abord déclaré, en référence à la levée de l'immunité parlementaire de la candidate FN. «Je pense que les tribunaux et les hommes politiques commettent une erreur en martyrisant ainsi les gens», a t-il expliqué, estimant que le procédé était «plutôt stupide».
Rebondissant sur l'élection présidentielle, l'eurodéputé a affirmé que cela pourrait être «une des plus importante élection de l'époque contemporaine». Selon lui, l'enjeu dépendra beaucoup de la personnalité qu'aura à affronter Marine Le Pen au second tour. «Si c'est Emmanuel Macron, ce ne sera non seulement une bataille de personnalités mais aussi une bataille idéologique», a t-il estimé, précisant ainsi sa pensée : «Emmanuel Macron croit fortement à la construction des Etats-Unis d'Europe alors que Marine Le Pen est très sceptique [sur le sujet].»
La relation de l'ex-dirigeant de l'UKIP avec le Front national est ambivalente. Au lendemain des élections européennes de 2014, la parti britannique avait refusé de s'allier au parti français pour former un groupe parlementaire (nécessaire pour bénéficier des subventions européennes), au motif que ce dernier défendait «des positions antisémites».
Pourtant, Nigel Farage a sous-entendu il y a quelques mois qu'il pourrait soutenir la «brillante» candidate FN au second tour de l'élection présidentielle, lui préférant le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan au premier.
L'ancien chef de file du Brexit s'est également appesanti sur la situation des migrants à Calais. «Sur les 750 enfants réfugiés que nous avons laissé entrer, seuls dix venaient de Syrie. Dix! Et beaucoup d'entre eux ont plus de 25 ans...», a t-il avancé, précisant qu'il n'était pas contre le fait d'aider les gens qui sont réellement dans le besoin, mais que les politiques actuelles ne faisaient que rajouter au problème.
Reprenant une phrase du maire du Calais qui avait déclaré à l'attention des migrants «ne venez pas ici, nous ne vous aiderons pas», il a conclu, un brin fataliste : «Cela peu paraître dur, mais c'est la bonne chose à faire.»