Economie

L'UE bannit la majeure partie des importations de pétrole russe dans les six mois

Selon les nouvelles sanctions anti-russes publiées ce 3 juin au journal de l'Union européenne, celle-ci renonce officiellement à la majeure partie des importations de pétrole russe, avec un embargo prévu dans les six mois.

L'Union européenne bannit la majeure partie des importations de pétrole russe avec un embargo dans les six mois, dans son sixième paquet de sanctions liées à l'opération militaire russe en Ukraine – l'UE dénonçant cette offensive comme une guerre d'invasion. 

Elle élargit aussi sa liste noire à une soixantaine de personnalités russes, selon les sanctions publiées ce 3 juin au Journal officiel de l'UE. Le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill, que Bruxelles voulait sanctionner, a en revanche été épargné, en raison du refus du Premier ministre hongrois Viktor Orban au nom de la défense de la «liberté religieuse». L'exclusion de la principale banque russe du système Swift, rouage essentiel des échanges bancaires internationaux, est également acté.

L'approvisionnement par oléduc peut continuer «temporairement»

L'arrêt des importations par bateaux de pétrole brut aura lieu dans les six mois et celui des produits pétroliers dans les huit mois.

L'approvisionnement par oléduc peut en revanche continuer «temporairement» mais sans fixation de date limite. Il alimente notamment trois pays sans accès à la mer, Hongrie, Slovaquie et République tchèque, rapporte l'AFP. Cette concession a été obtenue sous la pression du Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays dépend à 65% de sa consommation du pétrole bon marché acheminé par l'oléoduc Droujba.

L'embargo progressif concernera 2/3 des achats européens. L'Allemagne et la Pologne ayant décidé de leur propre chef d'arrêter leurs livraisons via Droujba d'ici la fin de l'année, les importations russes seront touchées à plus de 90%, selon l'UE.

Les dirigeants de l'UE avaient trouvé un accord dans la soirée du 30 mai, après des négociations ardues. L’annonce de cet embargo partiel avait été saluée par Washington. Elle avait en outre propulsé les cours du brut vers de nouveaux sommets, avant que les tarifs redescendent légèrement.

La Russie avait fait savoir, dans la foulée de l'annonce du 30 mai, que des mesures pour «minimiser» l'impact de l'embargo européen étaient prises. «Ces sanctions vont avoir un impact négatif pour l'Europe, pour nous et pour l'ensemble du marché mondial de l'énergie. Mais il y a une réorientation [des exports] qui va nous permettre de minimiser les conséquences négatives», avait en effet déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

Ce 3 juin, Dmitri Peskov a ajouté à ce sujet, selon l'agence RIA Novosti, que l'«on ne peut que regretter le fait que l’Europe suive la tendance imposée par les Etats-Unis».