«Nous saluons l'embargo proposé par l'UE sur le pétrole russe», a, selon l'AFP, déclaré ce 1er juin à Washington le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, devant la presse. Il a rappelé que les Etats-Unis, bien moins dépendants que les Européens à l'égard de l'énergie en provenance de Russie, avaient déjà annoncé l'interdiction de toute importation d'hydrocarbures russes.
«Nous savons qu'il y a un vaste soutien parmi nos alliés et partenaires, comme nous l'avons vu encore de la part de l'UE, pour entraver le point fort de la machine de guerre de la Russie, à savoir son marché énergétique», a-t-il ajouté. Il a aussi salué les efforts européens pour diversifier les approvisionnements en énergie et développer les renouvelables afin de diminuer la dépendance à l'égard de Moscou «sur le long terme».
Les dirigeants de l'UE ont trouvé un accord dans la soirée du 30 mai qui devrait permettre de réduire de quelque 90% leurs importations de pétrole russe d'ici la fin de l'année 2022 (embargo sur le pétrole brut dans les six mois et les produits raffinés dans les huit mois). Une exemption temporaire a cependant été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de la Hongrie. L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée «dès que possible» sans qu'une date butoir ne soit fixée.
Moscou annonce des mesures pour «minimiser» l'impact de l'embargo européen
«Nous sommes unis dans notre détermination à maintenir la pression sur le président Poutine et tous ceux qui sont responsables de cette guerre», a également déclaré Ned Price qui en outre annoncé de nouvelles livraisons d'armes à destination de Kiev : des systèmes HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System), lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers.
Le 30 mai, l’annonce de l'embargo partiel de l’Union européenne avait propulsé les cours du brut vers de nouveaux sommets. Les tarifs sont légèrement redescendus depuis mais se maintiennent au-dessus du seuil psychologique des 115 dollars le baril (pour livraison en juillet) pour les deux références étasunienne et européenne (WTI et Brent).
La Russie a dans la foulée fait savoir prendre des mesures pour «minimiser» l'impact de l'embargo européen. «Ces sanctions vont avoir un impact négatif pour l'Europe, pour nous et pour l'ensemble du marché mondial de l'énergie. Mais il y a une réorientation [des exports] qui va nous permettre de minimiser les conséquences négatives», a en effet déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.