La Pologne a été le seul pays de l'UE à bloquer l'adoption de l'accord mondial sur la taxe minimale pour les multinationales lors du Conseil pour les affaires économiques et financières (Ecofin) le 5 avril, a rapporté l'agence de presse ANSA.
La ministre polonaise des finances, Magdalena Rzeczkowska, a déclaré que, malgré les amendements, Varsovie était préoccupé par le calendrier pour l'adoption des deux piliers de la réforme. Le compromis «n'est pas une solution juridiquement contraignante pour garantir que le premier et le deuxième pilier entrent en vigueur en même temps», a-t-elle souligné.
Le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, espère qu'un accord pourra être trouvé lors du prochain Ecofin, le 24 mai.
Les raisons invoquées par Varsovie pour bloquer l'accord sont «un mystère», a déclaré le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, qui dirige la présidence tournante de l'UE, se disant «absolument pas convaincu» de la position de Varsovie. «Toutes les difficultés techniques ont été résolues», a assuré le ministre, rappelant le travail de Paris pour répondre aux commentaires soulevés ces derniers mois et semaines par plusieurs pays comme l'Irlande, l'Estonie, la Suède et Malte. «J'espère que l'esprit irlandais donnera de l'inspiration» à ceux qui s'y opposent encore comme Varsovie, a-t-il ajouté.
Il faut dire que les relations entre la Pologne et l'UE sont tendues. Le pays a engagé un bras de fer avec l'Union européenne depuis que la Commission, confirmée par la CJUE, a refusé de verser un fond d'aide à Varsovie sous prétexte que l'Etat de droit ne serait pas respecté par la Pologne.