Economie

Le conflit en Ukraine propulse aussi les cours du gaz et des métaux vers des records

Poussés par la crainte de ruptures des approvisionnements en provenance de Russie, les cours du gaz ont bondi de plus de 36% sur le marché de référence néerlandais. A Londres, l’aluminium et le nickel ont suivi, atteignant des records.

Le pétrole est loin d’être la seule matière première propulsée vers des niveaux records en raison de l'opération militaire russe menée en Ukraine. Le gaz naturel, qui avait déjà très fortement augmenté ces derniers mois, a connu ce 2 mars une envolée de plus de 36% sur le TTF, plateforme de trading néerlandaise de référence, à 168,77 euros le mégawhattheure (MWh), après avoir touché 194,715 euros, un sommet historique.

L'offensive russe en Ukraine a conduit l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis à adopter de multiples sanctions contre la Russie et ses milieux d’affaires, alimentant les craintes de voir les exportations russes d'énergie interrompues. 

Selon des témoignages recueillis par le Financial  Times, les négociants rechignent à acheter du pétrole russe de peur d’être rattrapés par les sanctions occidentales. «Les écarts de prix du pétrole reflètent une réticence manifeste à prendre du brut russe, et il existe toujours un risque de nouvelles sanctions qui pourraient avoir un impact indirect ou direct sur les achats ou les approvisionnements en pétrole», déclare ainsi Shin Kim, responsable de l'analyse de l'approvisionnement et de la production de pétrole chez S&P, cité par le quotidien financier britannique.

Daniel Briesemann, de l’établissement financier allemand Commerzbank, cité par l’AFP, estime que «les ruptures d'approvisionnement en provenance de Russie [sont] de plus en plus probables».

Le géant danois du transport maritime Maersk a pour sa part annoncé le 1er mars la suspension des nouvelles commandes en provenance et à destination des ports russes, hors denrées alimentaires, médicales et humanitaires, du fait des sanctions internationales.

«Si d'autres compagnies maritimes suivent cet exemple, il deviendra de plus en plus difficile d'exporter des matériaux depuis la Russie», poursuit l'analyste.

L’aluminium, dont la Russie est le troisième producteur mondial après la Chine et l’Inde est particulièrement concerné. La tonne d'aluminium a atteint ce 2 mars 3 597 dollars sur le marché londonien des métaux de base (London Metal Exchange, LME), un nouveau sommet historique, tandis que le nickel a battu un record remontant à 2011 en atteignant 26 505 dollars la tonne.