«Les États-Unis ne tiennent pas à poursuivre un accord de libre-échange avec la Grande-Bretagne si cette dernière décide de sortir de l'UE», a déclaré le représentant de commerce des Etats-Unis, Michael Froman, dans la première déclaration publique d'un haut responsable américain sur la question.
Alors que, d'ici la fin 2017, les électeurs britanniques devraient décider si le Royaume-Uni restera ou non dans l'Union européenne, les sondages semblent indiquer un soutien croissant au Brexit.
Les commentaires de Froman interviennent en réponse à un argument économique clé des partisans d'une sortie de l'UE qui assurent que le Royaume-Uni pourrait tout à fait continuer à prospérer sans les Etat-Unis et serait en mesure de conclure des accords de libre-échange bilatéraux avec d'autres partenaires commerciaux.
Froman a, quant à lui, annoncé dans ses déclarations à Reuters être «tout à fait convaincu» que la Grande-Bretagne a une voix plus importante dans le domaine du commerce en faisant partie de l'UE, ce qui lui donne «plus de poids dans les négociations», indiquant que le but des Etats-Unis est de «construire des plateformes que d'autres pays peuvent rejoindre au fil du temps».
Si la Grande-Bretagne quitte l'UE, elle devra, selon Froman, se confronter aux mêmes tarifs et barrières commerciales que les autres pays en dehors du réseau de libre-échange avec les États-Unis, comme la Chine, le Brésil ou l'Inde.
Les États-Unis sont le principal marché d'exportation de la Grande-Bretagne après l'Union européenne, les achats américains à la Grande Bretagne représentant plus 54 milliards de dollars (49 milliards d'euros) en 2014, et également le deuxième plus grand marché d'exportation pour les véhicules hors de l'UE.
Washington a récemment conclu un accord commercial avec 11 autres pays du Pacifique et souhaite conclure ses négociations avec l'UE sur le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) d'ici la fin de l'année prochaine.
Si la Grande-Bretagne sort de l'UE et renonce de fait au TTIP, les voitures britanniques exportées aux États-Unis, telles que celles fabriquées par Jaguar Land Rover, seraient confrontées à une taxe de 2,5% et pourraient être désavantagées par rapport aux concurrents allemand et italiens. Les exportations britanniques de carburant et de chocolat pourraient également être touchées.