«On s’est fait avoir collectivement» : ce 22 novembre, lors d’un déplacement à Amiens pour rencontrer des anciens du groupe Whirlpool, dont quatre ex-syndicalistes, Emmanuel Macron est de nouveau revenu sur l'échec de la reprise du groupe. Evoquant la faillite des repreneurs du site industriel, le président de la République s'est dédouané de la responsabilité de cet échec – comme il l'avait déjà fait en 2019 – notant que «malheureusement la bonne volonté ne suffit pas». «On s'est parfois fait prendre pour des imbéciles», s'est-il encore justifié, dans des propos rapportés par BFM.
Depuis sa venue il y a deux ans, Whirlpool a connu trois plans de licenciement. «Sur les 278 salariés initiaux, seuls restent à date 43 personnes à qui il faut trouver une solution», a précisé la DRH du groupe. Une ancienne salariée a fait part de sa résignation au chef de l'Etat : «La dernière année a été tellement difficile, on nous a tellement menti. J'ai du mal à en parler, ça a été terrible.»
Le 22 novembre 2019, un an après le fiasco de la reprise par l'entrepreneur picard Nicolas Decayeux, Emmanuel Macron s'était rendu dans l'usine où il s'était fait chahuter par d'anciens salariés, faute d'avoir pu tenir son engagement sur la sauvegarde des emplois. Le chef de l'Etat avait alors annoncé qu'il reviendrait «dans un an maximum» pour assurer un suivi du dossier. Ce qu'il n'avait donc pas fait.
Le site de Whirpool avait été un marqueur majeur de l'entre de l'entre-deux tours de la présidentielle en 2017. Emmanuel Macron s'y était rendu en grande pompe passant plus d'une heure avec l'intersyndicale alors que, dans le même temps, Marine Le Pen était partie à la rencontre de salariés devant l'usine.
Erratum : La version précédente de cet article affirmait par erreur que l'usine Whirlpool à Amiens a été reprise par l'entreprise Decayeux.