«C'est à Whirlpool, qu'on aimerait vous voir, comme ministre. Et pas comme une candidate à des élections, où vous allez prendre une tôle» : c'est le message qu'a fait passer François Ruffin à Agnès Pannier-Runacher, ce 12 juin au marché de Péronne, dans la Somme. Accompagnée par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, la ministre déléguée à l'Industrie a en effet été alpaguée par le député insoumis, alors qu'elle venait apporter son soutien à la tête de liste locale LREM.
«Vous avez dit que [...] tous les emplois seraient garantis. Sur 286 [employés avant l'annonce de la fermeture de Whirlpool début 2017], il en reste trois», a lancé l'élu de la Somme à Agnès Pannier-Runacher, reprochant à son interlocutrice de venir «faire le kéké sur le marché».
55 600 emplois perdus dans l'Industrie
François Ruffin a ensuite fait appel aux chiffres, l'Insee ayant récemment fait état d'une perte de 55 600 emplois dans le secteur de l'Industrie par rapport à la période d'avant la crise du Covid : «Il y a 50 000 emplois industriels qui ont disparus dans le pays, vous êtes ministre de l'Industrie et qu'est-ce que vous faites ? Vous faites candidate pour faire 2% à l'arrivée !»
Le ministre de la Justice, impliqué le même jour dans une altercation verbale avec le militant identitaire Damien Rieu, a alors tenté de défendre sa collègue. «On n'est pas chez Chavez, on est dans une belle démocratie», a tenté de faire valoir Eric Dupond-Moretti, ajoutant : «On ne va pas s'interpeller ici, vous le direz dans les urnes.»
Agnès Pannier-Runacher, qui essayait pour sa part de défendre son bilan face à son interlocuteur, a réagi un peu plus tard sur Twitter. «J’ai fait bien plus pour l’emploi en quelques mois que vous de toute votre carrière», a-t-elle assuré, soulignant notamment : «A Amiens, c’est 500 emplois créés chez Ynsect avec notre appui par exemple.»