Economie

Les Taliban invitent la Chine à participer à la reconstruction de l’Afghanistan

Le porte-parole des Taliban a réitéré les appels du pied de son mouvement à la Chine dont il espère qu’elle investira dans le développement économique de l’Afghanistan. Mais pour Pékin, la priorité reste la lutte contre le terrorisme régional.

«La Chine est un grand pays, avec une économie forte, je pense qu'elle peut jouer un rôle important dans la reconstruction et la réhabilitation de l'Afghanistan», a déclaré Souhail Shaheen à la chaîne de télévision chinoise CGTN ce 20 août.

Ce discours fait écho à des propos similaires tenus le 28 juillet par le mollah Abdul Ghani Baradar, chef politique des Taliban, lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi, dans la ville portuaire chinoise de Tianjin, à une multitude de kilomètres au sud-est de Pékin.

Selon Le Quotidien du peuple, organe officiel du Parti communiste chinois, le représentant taliban aurait déclaré que les «Taliban afghans» espéraient que la Chine serait davantage impliquée dans le processus de paix et de reconstruction de l'Afghanistan, et jouerait un rôle plus important dans la reconstruction et le développement économique du pays.

Selon la même source, le mollah Abdul Ghani Baradar a ajouté que les Taliban afghans feraient les efforts possibles pour créer un environnement d'investissement favorable.

Lors de cette rencontre, le haut diplomate chinois n’a rien révélé des intentions de la Chine en matière d’investissements en Afghanistan insistant avant tout sur la priorité de la lutte contre le terrorisme. Il a notamment fait référence au Mouvement islamique du Turkestan oriental, également connu sous le nom de Parti islamique du Turkestan, fondée en 1998, proche d’Al-Qaïda, et issu de la mouvance séparatiste ouïghoure. Le représentant taliban lui aurait donné des assurances que son mouvement ne tolèrerait aucune activité contre la Chine depuis le territoire afghan.

La question de l'aide à l'Afghanistan, se pose de façon cruciale alors que le pays d'Asie centrale est au bord d'une catastrophe avec la fin annoncée de l'aide économique occidentale qui génère pour plus de 50% de son activité.

En outre, la déclaration du porte-parole du mouvement islamique coïncident avec la cinquième édition du Forum économique sino-arabe qui tient ces jours-ci à Yinchuan chef-lieu de la région autonome huí du Ningxia, créée en 1928 pour la minorité musulmane hui.