Economie

Neuf nouveaux milliardaires grâce aux vaccins contre le Covid-19, selon Oxfam

L'enrichissement de ces neuf nouveaux milliardaires est due aux profits découlant du monopole de la production des groupes pharmaceutiques. Leur fortune cumulée permettrait de vacciner les pays les plus pauvres, d'après l'ONG Oxfam.

Les vaccins contre le Covid-19 ont permis à au moins neuf personnes, dont le PDG français de Moderna Stéphane Bancel, de devenir milliardaires et leur fortune cumulée permettrait de vacciner les pays les plus pauvres, a affirmé le 20 mai l'ONG Oxfam.

Ces nouvelles fortunes ont émergé «grâce aux profits faramineux des groupes pharmaceutiques qui ont un monopole sur la production de vaccins contre le Covid», estime Oxfam dans un communiqué publié avant un sommet mondial sur la santé du G20, le 21 mai à Rome.

Ces chiffres se basent sur le classement du magazine américain Forbes et sont publiés par la People's vaccine alliance, dont fait partie Oxfam, qui regroupe des organisations et personnalités réclamant la gratuité des vaccins contre le Covid-19 partout dans le monde.

La fortune cumulée des neuf milliardaires cités, qui s'élève à 19,3 milliards de dollars, «permettrait de vacciner 1,3 fois l'ensemble des pays à faibles revenus», qui «n'ont reçu que 0,2% des vaccins produits dans le monde, notamment en raison de l'important déficit de doses disponibles», d'après Oxfam.

«Assez pour vacciner toute la population indienne», d'après Oxfam

Les deux premières fortunes, qui se détachent du lot, sont détenues par le PDG de Moderna Stéphane Bancel (4,3 milliards de dollars) et le PDG et cofondateur de BioNTech Ugur Sahin (4 milliards).

Huit autres milliardaires, dotés de «vastes portefeuilles d'actions» dans des sociétés pharmaceutiques, ont connu une hausse cumulée de leurs patrimoines de 32,2 milliards de dollars, «assez pour vacciner toute la population indienne», ajoute le communiqué.

«Ces vaccins ont été financés par des fonds publics et devraient être avant tout un bien public mondial», estime Sandra Lhote-Fernandes, d'Oxfam France, appelant dans le communiqué à «mettre fin de toute urgence à ces monopoles».

La levée des brevets toujours en débat

La Commission européenne a assuré le 19 mai que l'UE serait «constructive» à l'OMC pour évaluer une levée des brevets de vaccins anti-Covid, voulue par Washington, mais qu'elle proposerait d'abord des mesures permettant d'augmenter rapidement la production.

La veille, les pays africains, européens et d'autres continents ainsi que les organisations internationales présentes à un sommet sur les économies africaines organisé à Paris avaient demandé la levée des brevets des vaccins anti-Covid, pour permettre leur production en Afrique.

Mais «des membres clés du G20, notamment le Royaume-Uni et l'Allemagne, continuent de bloquer les initiatives visant à lever les barrières liées à la propriété intellectuelle» sur les vaccins, dénonce Oxfam, qui pointe aussi une «position ambiguë» de la France sur le sujet.