«Nous sommes prêts à entamer des procédures judiciaires» si Moscou n’accepte pas les conditions offertes par Kiev à ses autres créanciers avant le 29 octobre, a déclaré jeudi Arseni Iatseniouk devant les journalistes.
Il a appelé la Russie à «rejoindre les pays normaux qui ont pris la décision de restructurer [la dette de Kiev]».
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En outre, l’Ukraine entend elle-même demander mille milliards de dollars à la Russie auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, a déclaré le Premier ministre, en précisant qu’il s’agissait d’une compensation réclamée par l’Etat ukrainien pour la perte de la Crimée et les activités présumées de la Russie dans les régions de Donetsk et de Lougansk.
Le Kremlin s’est déclaré quant à lui surpris d’une telle décision de l’administration ukrainienne. «La Crimée est un territoire russe. Le Donbass est un territoire ukrainien. Pourquoi un billion de dollars ? Cela n’est pas clair», a estimé jeudi le porte-parole du président russe Dmitri Peskov.
La dernière échéance pour le remboursement de la dette ukrainienne à la Russie, d'un montant de 3 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) expire en décembre.
A la fin du mois d’août, l’Ukraine a signé un accord de restructuration avec ses créanciers occidentaux pour réduire le fardeau de sa dette publique de quelque 3,6 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros).
La Russie a plusieurs fois souligné qu’elle n’était pas intéressée par une restructuration de la dette de Kiev et entendait investir cet argent dans des projets d’infrastructure sur son propre territoire.
La politique actuelle du Fonds monétaire international ne permet de reporter les échéances que dans le cas de remboursements à des investisseurs privés. Cependant, Moscou insiste sur le fait que la dette de Kiev à la Russie ne relève pas de ces conditions.
D’après le ministre russe des Finances Anton Silouanov, le FMI est prêt à modifier ces règles exclusivement pour l’Ukraine. Officiellement, la décision du Fonds est motivée par les changements globaux dans la règlementation de l’organisation, mais «il est clair que cela est fait uniquement pour geler les paiements dûs à la Russie», a estimé le ministre.