Le 5 février 2021, cité par L'Opinion, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'attractivité, Franck Riester, a annoncé que la France avait importé l'an dernier 10,3 milliards d’euros de produits liés à la crise sanitaire due au Covid-19. Il s'agit d'un montant trois fois supérieur à la normale et d'une hausse de 7,2 milliards d’euros par rapport à 2019.
Ces montants correspondent en majorité à l'importation de produits réactifs dédiés aux tests et de masques sanitaires. Le coût de ces derniers (5,9 milliards d'euros selon un document des douanes mis en ligne le 5 février) équivaut à lui seul aux investissements que réalisera la France dans son système de santé lors des cinq prochaines années, comme le rappelle le quotidien.
Le 15 juillet 2020, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé lors de son discours de politique générale un plan d’investissement de 6 milliards d’euros dans le système de santé (en plus de 13 milliards d'euros consacrés à la reprise de la dette hospitalière), dédiés «aux bâtiments, aux équipements et au numérique», selon les mots d'Emmanuel Macron. Cette somme correspond donc aux importations françaises de masques (chirurgicaux, FFP2/FFP3 et textiles) en 2020, dont 84% provenaient de Chine selon les douanes.
Le rythme d'importation des masques a néanmoins diminué, passant de 1,8 milliard d'euros pour le seul mois de mai 2020 à 102 millions d'euros en décembre. Les capacités de production française ont en effet été multipliées par 30 – atteignant désormais 100 millions d'unités par semaine – grâce à la création de 25 unités industrielles, selon L'Usine Nouvelle. La matière filtrante qui se trouve dans les masques est cependant importée majoritairement de Chine, comme le souligne L'Opinion.
Le reste des importations liées au Covid-19 est constitué de réactifs pour les tests (eux aussi très majoritairement originaires de Chine), de gels hydroalcooliques, de désinfectants, de respirateurs et d'appareils d’oxygénation, ou encore de blouses chirurgicales. Une situation problématique tant sur le plan économique et écologique que sur celui de la souveraineté et de la sécurisation des approvisionnements, comme le rappelle également le quotidien libéral.