Economie

«Sanctions illégales» : les Etats-Unis et les pays occidentaux pointés du doigt par Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères s'est exprimé sur une radio iranienne, affirmant que les sanctions «illégales et unilatérales» qui touchent le pays sont la preuve du manque de «fiabilité» des pays occidentaux, qui «devraient avoir honte».

Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, s'est exprimé ce 12 décembre au micro de la télévision et radio nationale de la République islamique d'Iran au sujet des sanctions dont est victime le pays perse en raison de son programme nucléaire, et plus largement sur les mesures de rétorsion venant «des Etats-Unis, de l’Union européenne et de leurs alliés», ainsi que de leur impact sur l'économie. 

Lavrov explique comment contourner les sanctions

Le chef de la diplomatie russe a affirmé qu'il s'agit d'un problème comportant un aspect économique et un aspect juridique international. D'un point de vue économique, il s'agit pour lui de «savoir comment parer et neutraliser l’impact négatif des sanctions unilatérales illégitimes des Etats-Unis, de l’Union européenne et de leurs alliés sur les relations économiques». D'un point de vue juridique, il s'agit d' «attirer l’attention sur le caractère illégitime de ces actions dans notre travail, y compris à l’ONU».

Après avoir expliqué que les relations économiques entre l’Iran et l’Union économique eurasiatique se sont développées malgré les sanctions grâce à l'abandon du dollar comme monnaie d'échange, Sergueï Lavrov a affirmé ne pas pouvoir «faire confiance» aux «collègues occidentaux», ni pouvoir «compter sur eux en tant que partenaires fiables».

La mondialisation et tout ce qui va avec, y compris le fonctionnement du système économique mondial, est une création tout d’abord des pays occidentaux

Le ministre russe a déclaré avoir ainsi créé un «club de partisans de la justice» qui s’oppose fermement à la pratique de «sanctions illégales» – telles que l'embargo économique contre Cuba – et à l'ingérence dans les affaires intérieures des Etats.

«La mondialisation et tout ce qui va avec, y compris le fonctionnement du système économique mondial, est une création tout d’abord des pays occidentaux […] On voit que ces règles, instaurées en grande partie par l’Occident, tentent d’être appliquées au détriment du système économique libre. Je pense que ceux qui en sont chargés devraient avoir honte», a conclu Sergueï Lavrov. 

En 2018, les Etats-Unis se sont retirés de l'accord sur le programme nucléaire iranien signé trois ans plus tôt. Ils ont alors remis en vigueur les sanctions américaines que ce pacte avait permis de lever et en ont imposé de nouvelles. Dernier épisode en date : dans la nuit du 19 au 20 septembre 2020, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo avait annoncé un retour des sanctions de l'ONU contre l'Iran avant de menacer tout pays ou entité qui les enfreindrait. Une annonce qui avait suscité les protestations de Téhéran, bien sûr, mais aussi de Paris, Moscou, Londres et Berlin.