Après vingt mois d'immobilisation au sol à la suite de deux accidents ayant coûté la vie à 346 personnes, les Boeing 737 MAX ont de nouveau été autorisés à voler après une décision de l'Agence de l'aviation américaine (FAA).
Toutefois les pilotes devront suivre une nouvelle formation et plusieurs modifications devront être effectuées sur les avions. La principale concerne le logiciel de commandes de vol MCAS, que les pilotes des vols de Lion Air, le 29 octobre 2018, et d'Ethiopian Airlines, le 10 mars 2019, n'ont pas réussi à maîtriser provoquant les deux accidents mortels qui ont mis à l’arrêt la flotte mondiale de 737 MAX.
Les 450 appareils stockés chez Boeing seront examinés par un inspecteur de la FAA avant d'être acheminés chez les clients. En plus des modifications demandées, les compagnies aériennes effectueront des travaux de maintenance sur les avions cantonnés au tarmac des aéroports depuis mars 2019.
La compagnie American Airlines a néanmoins déjà prévu des vols fin décembre, entre Miami et New York. En revanche, Southwest, la société exploitant le plus de 737 MAX au monde, n'en réutilisera pas avant le deuxième trimestre 2021.
Le 737 MAX, qui était la locomotive des ventes de Boeing, ne retournera pas dans l'immédiat dans le ciel mondial. En effet, les autorités de l'aviation civile d'autres pays ont décidé de procéder à leur propre certification. L'agence canadienne a fait savoir en milieu de semaine qu'elle devrait «très bientôt» terminer son processus de validation, tandis que le régulateur européen devrait officiellement donner son feu vert fin 2020 ou début 2021.
Aucun calendrier
Mais la Chine, un client majeur de l’industrie aéronautique, dont l’autorité de régulation du transport aérien (CAAC) avait été la première à ordonner, dès mars 2019, aux compagnies nationales de suspendre les vols de leurs Boeing 737 MAX, citée par la télévision publique CCTV a fait savoir qu’elle n’avait «aucun calendrier» pour les autoriser à voler de nouveau.
Le 737 MAX fera son retour dans un secteur frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19, avec des compagnies aériennes aux finances mal en point et un trafic en berne. Le constructeur de Seattle va néanmoins pouvoir reprendre ses livraisons, ce qui lui permettra d'être payé et de renflouer ses caisses.
La crise aura été profonde pour Boeing, avec notamment le limogeage de son ex-patron, Dennis Muilenburg, fin 2019. De plus, elle aura coûté jusqu'à présent environ 20 milliards de dollars au constructeur, entre les coûts de production supplémentaires et les indemnisations offertes aux compagnies aériennes.