Economie

Covid-19 : près de 200 aéroports européens au bord de la faillite

L’ACI, association professionnelle aéroportuaire européenne, lance un cri d’alarme : sans l’action rapide des gouvernements, 193 aéroports régionaux sont menacés de faillite. Elle plaide pour la mise en place de tests plutôt que de quarantaines.

«193 aéroports seront confrontés à une insolvabilité dans les prochains mois si le trafic de passagers ne reprend pas d'ici la fin de l'année», s’alarme Airports council international (ACI). Dans un communiqué mis en ligne le 27 octobre 2020, cette organisation qui représente 500 aéroports dans 46 pays européens ajoute que ces infrastructures représentent ensemble 277 000 emplois et 12,4 milliards d’euros de «PIB [produit intérieur brut] européen».

Pour l’ACI, cette menace de fermetures signifie que l'Europe est confrontée à la perspective de l'effondrement d'une partie importante de son système de transport aérien en raison du Covid-19, à moins que les gouvernements n'interviennent pour fournir l’aide nécessaire. Mais l’association professionnelle déplore que «jusqu'à présent, peu l'[aient] fait».

L’ACI précise que la menace pèse principalement sur des aéroports régionaux, mais que «les aéroports européens plus importants et les hubs ne sont pas à l'abri d'un important risque financier». L’organisation s’inquiète aussi de la situation financière des exploitants d’aéroports qui ont du faire appel aux marchés financier pour consolider leurs résultats.  

«Cette hausse soudaine de la dette de 16 milliards d'euros supplémentaires pour les 20 principaux aéroports européens représente près de 60% de leur chiffre d'affaires pour une année normale», explique l'organisation. En septembre, le trafic des aéroports européens était en baisse de 73% en moyenne par rapport à la même période l'an dernier et de 75% à la mi-octobre.

Olivier Jankovec, directeur général d'ACI Europe s’inquiète des risques sanitaires liés à la seconde vague de contamination, mais affirme que l’organisation peut «certainement faire un bien meilleur travail pour réduire ces risques en testant les passagers plutôt qu'avec des quarantaines qui ne peuvent être contraintes».

Il appelle sans ambiguïté les gouvernements européens privilégier cette politique de tests plutôt que celle des quarantaines qui selon lui «rapproche, chaque jour qui passe, les aéroports européens du gouffre».