Economie

Bruno Le Maire demande à Air France qu'il n'y ait pas de «départs forcés»

Alors que, selon les syndicats, des milliers de postes sont menacés au sein d'Air France en raison de la crise économique liée à la pandémie Covid-19, le gouvernement demande à la compagnie aérienne de ne pas engager de «départs contraints».

«Il y aura des ajustements nécessaires, mais je souhaite et je demande à Air France qu'il n'y ait pas de départs forcés. Je crois que c'est ça la ligne rouge importante, qu'il n'y ait pas de départs contraints», a déclaré le 18 juin le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur France Inter, alors que selon les syndicats des milliers de postes sont menacés au sein de la compagnie.

Le membre du gouvernement n'a toutefois pas confirmé le chiffre de 8 000 suppressions d'emplois au sein de la compagnie, avancé le 17 juin par le quotidien Les Echos. «Je souhaite que ce soit moins de 8 000 postes bien entendu. Cela veut dire que je crois profondément dans l'avenir de notre compagnie aérienne», a affirmé Bruno Le Maire. 

A ce stade, les discussions avec la direction portent pour les pilotes d'Air France sur «un dispositif de rupture conventionnelle collective» et «400 postes supprimés», selon un représentant du syndicat des pilotes, le SNPL, qui se confiait à l'AFP le 17 juin. Il a précisé qu'il y aurait aussi des discussions sur l'avenir des 200 pilotes qui volaient sur l'A380, modèle appelé à sortir de la flotte de la compagnie. «Un sureffectif de 1 800 postes a été identifié» chez les hôtesses et stewards, selon le syndicat SNGAF, et «environ 1 800 postes» seraient visés par la direction dans les fonctions supports, avait annoncé en mai Didier Dague, administrateur salarié (FO) d'AirFrance.

Enfin, chez Hop!, filiale régionale d'Air France particulièrement menacée par la refonte du réseau court-courrier du groupe, Joël Rondel, secrétaire du comité social et économique (CSE), redoute la suppression de la moitié des 2 700 postes actuels.

Malgré ces postes menacés, Bruno Le Maire a défendu le soutien de sept milliards d'euros accordé à la compagnie par l'Etat, sans condition formelle sur l'emploi. «Quand le trafic aérien s'écroule, dire "je mets de l'argent mais on va absolument garder chaque emploi", à quoi ça conduit ? Ca peut conduire à des risques de faillites et c'était ça qui menaçait Air France», a-t-il fait valoir.