Sur les neuf premiers mois de l'année 2020, le groupe ADP (aéroports de Paris) annonce, dans un communiqué publié ce 23 octobre, une baisse de fréquentation de 61,8 % à 72,3 millions de passagers par rapport à la même période en 2019 (hors trafic de l'aéroport Atatürk d'Istanbul et hors trafic des aéroports de la compagnie indienne GMR dont il est devenu actionnaire en 2019).
Sur la même période, l’activité de Paris Aéroport (Roissy-Charles de Gaule et Orly) a chuté plus que la moyenne, avec une baisse de 66,3 % à 27,8 millions de passagers.
En revanche, sur les douze mois de l’année, la baisse pourrait être encore plus importante selon Augustin de Romanet, PDG d'Aéroports de Paris - Groupe ADP, qui précise que la recrudescence de la pandémie en France et en Europe amène à revoir à la baisse les hypothèses de trafic pour Charles de Gaulle et Orly de -63% à une fourchette comprise entre -65% et -70% par rapport à 2019.
«Compte tenu de sa trésorerie disponible, le groupe n'anticipe pas de difficultés de trésorerie à court terme », a précisé le directeur financier du groupe, Philippe Pascal, cité par l’AFP. Il a par ailleurs annoncé qu’en raison de la faiblesse du trafic à Paris, le groupe allait «probablement devoir fermer certaines infrastructures à Paris-Orly et Paris-Charles-de-Gaulle». «Nous devons adapter nos infrastructures pour être en mesure de réduire les coûts d'ici à la fin du mois de mars [2021]», a-t-il poursuivi.
Mise à l'arrêt d'avril à juin
Le secteur du transport aérien, l'un des plus affectés par la crise, a été quasiment mis à l'arrêt durant les mois d'avril à juin du fait des mesures de confinement et de fermetures des frontières décidées par la plupart des pays du monde afin de limiter la propagation de la pandémie de Covid-19.
La reprise du trafic est très progressive et se fait en fonction de la levée des mesures de restriction à la mobilité applicables dans chaque pays. Pour le faire redémarrer, le secteur réclame avec force un déploiement harmonisé de tests avant le départ des passagers. Dans les aéroports parisiens, des tests antigéniques – qui ne nécessitent pas d'analyse en laboratoire et dont les résultats sont obtenus en 10 à 30 minutes – devraient être lancés dans les prochains jours.
Air France, la compagnie aérienne nationale, ne se porte pas mieux que les aéroports de Paris et perdrait 10 millions d’euros par jour. Le 15 octobre, le commissaire aux participations de l'Etat a même annoncé que les fonds propres de l’alliance Air France-KLM seraient renforcés, sans préciser de date ni de montant, alors que l’alliance a déjà perçu des gouvernements français et néerlandais près de 10 milliards d’euros de prêt.