Lors d'une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres ce 16 septembre, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a estimé que l'annonce de la fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune (Pas-de-Calais), qui emploie 863 personnes, était «une trahison de la confiance» que l'Etat et la région Hauts-de-France avaient placée dans le groupe japonais.
«C'est un choc, mais c'est aussi une décision brutale sur la forme, incompréhensible sur le fond [et] Bridgestone doit aujourd'hui assumer ses responsabilités plutôt que de chercher des prétextes», a-t-il déclaré lors du compte rendu du Conseil des ministres.
Dans un communiqué commun, publié sur le compte Twitter de Xavier Bertrand, le gouvernement et le président de la région Hauts-de-France avaient déjà dénoncé «la brutalité» de l'annonce et demandé l'étude de «scénarios alternatifs».
Le PDG de Bridgestone Europe Afrique et Moyen-Orient, Laurent Dartoux, a expliqué à l'AFP que la décision de fermeture, était destinée à «préserver la viabilité des opérations de l'entreprise», et était causée par «des problèmes de marché structurels».
«C'est l'entreprise qui a sous-investi dans le site de Béthune au profit d'autres sites [et qui] a été incapable d'instaurer les conditions d'un dialogue social sain», a accusé le porte-parole du gouvernement. Il s’est également plaint que l'entreprise «n'[ait] fait aucune proposition quand l'Etat et la région Hauts-de-France ont présenté des mesures de soutien dans le cadre du plan de relance».
Demande de «scénarios alternatifs»
Gabriel Attal a par ailleurs annoncé que les représentants du personnel et les élus du territoire seraient réunis «dans les prochains jours» et qu'il serait exigé de Bridgestone de «mener une étude approfondie des scénarios alternatifs de fermeture de l'usine compte tenu des moyens qui sont mis en place dans le plan de relance».
L'usine de Béthune, qui produit des pneumatiques pour l'automobile sous les marques Bridgestone et Firestone, connaît des difficultés de longue date. Elle est, selon la direction, «la moins performante» parmi la dizaine d'usines du groupe en Europe. En une décennie, ses effectifs ont chuté de 40%, au même rythme que ses volumes de production dans un marché stable.