Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a déclaré ce 11 août à Moscou que son pays avait le droit souverain de décider de ses sources d'énergie. Quelques jours auparavant, il avait reçu une lettre de trois sénateurs américains menaçant l’Allemagne de sanctions si elle ne renonçait pas à participer au projet de gazoduc sous-marin Nord Stream 2, qui doit l’alimenter en gaz depuis la Russie.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue russe Sergueï Lavrov, Heiko Maas a estimé que les «sanctions entre partenaires [n’étaient] certainement pas la bonne voie». Il a ajouté : «En fin de compte, d'où nous tirons notre énergie reste notre décision souveraine. Aucun pays n'a le droit de dicter la politique énergétique de l'Europe avec des menaces. Cela ne réussira pas.»
Aucun pays n'a le droit de dicter la politique énergétique de l'Europe avec des menaces
Le projet de gazoduc sous-marin Nord Stream 2 doit doubler la capacité actuelle de Nord Stream, premier gazoduc sous-marin entre la Russie et l’Allemagne mis en service en 2012. Plusieurs pays d’Europe orientale, dont la Pologne et les Etats baltes, ainsi que les Etats-Unis luttent depuis plusieurs années pour torpiller le projet. Ils estiment qu’il contribuera à renforcer l’influence économique et politique de la Russie en Europe.