Lors de sa visite de travail à Moscou, le 11 janvier, Angela Merkel a réaffirmé son soutien au projet Nord Stream 2, une ligne de gazoduc sous-marin d’une capacité annuelle de 55 milliards de mètres cubes de gaz destinée à approvisionner l’Allemagne et d’autres pays européens.
«C’est avant tout un projet économique […]. Je pense qu’il est tout à fait possible d’achever la construction de Nord Stream 2 malgré les sanctions américaines», a déclaré la chancelière allemande, lors d’une conférence de presse commune donnée avec le président russe Vladimir Poutine.
«Malgré toutes les questions politiques, les sanctions américaines sont une mauvaise piste. C’est pourquoi nous continuons de soutenir ce projet comme nous l’avons fait jusqu’ici», a ajouté Angela Merkel.
Vladimir Poutine a pour sa part annoncé que le gazoduc pourrait entrer en service d’ici la fin de l’année ou du premier trimestre de l’année prochaine.
Le président de Gazprom Alexeï Miller a confirmé ce pronostic sur les ondes de la chaîne Rossiya 1, en expliquant : «Les risques technologiques sont en train d’être résolus par nos équipements, par conséquent, Nord Stream 2 sera achevé. Bien sûr, cela prendra un peu plus de temps, mais nous n'avons pas d'obstacles technologiques pour le faire par nous-mêmes.»
Gazprom Flot a lancé un appel d'offres fin décembre
Gazprom Flot, filiale du géant gazier russe, dispose en effet d’un navire poseur de canalisations, l’Académicien Tcherski, pour la modernisation duquel a été lancé un appel d’offres dès le 30 décembre. Le navire se trouve actuellement amarré à Nakhodka un port d’extrême-orient russe situé au sud de Vladivostok.
Le président américain Donald Trump a signé le 20 décembre un budget de la défense pour 2020, qui prévoit notamment des sanctions contre les gazoducs Nord Stream 2 et Turkish Stream. Les Etats-Unis ont exigé que les entreprises participant à la pose des tuyaux cessent immédiatement leur travaux.
L'entreprise d’ingénierie suisse Allseas qui a participé à la construction des deux gazoducs a annoncé presque immédiatement la suspension de ses travaux sur Nord Stream 2. Les sanctions sont sans effet pour TurkStream, dont la construction est terminée et qui a commencé à alimenter la Bulgarie le 1er janvier, en plus de la Turquie.
La construction de Nord Stream 2 est achevée à 93% et il devait initialement entrer en service à la fin de l’année 2019. Un premier tronçon de Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne via le fond de la Baltique, d’une capacité identique de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an est déjà entré en service en 2012.
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