La chancelière allemande Angela Merkel était l'invitée du président russe Vladimir Poutine, ce 11 janvier, à Moscou. Les deux dirigeants se sont entretenus au sujet de différents dossiers internationaux, dont la crise américano-iranienne, la situation en Libye et le projet de gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne.
«J'espère qu'avant la fin de l'année, ou au plus tard au cours du premier trimestre de l'année suivante, les travaux [de Nord Stream 2] seront finis et que le gazoduc sera lancé», a déclaré le maître du Kremlin, lors d'une conférence de presse en compagnie du chef du gouvernement allemand.
Un tel calendrier représenterait un retard d'un an : Russes et Allemands avaient prévu la mise en service de ce tube sous-marin fin 2019 ou début 2020.
Angela Merkel a, de son côté, réaffirmé son soutien au projet et a dénoncé une nouvelle fois les sanctions américaines, qui ont freiné les travaux. «Je crois possible d’achever le Nord Stream 2 malgré les sanctions, le président [russe] a signifié le calendrier, il y a un certain retard, mais il peut être achevé», a-t-elle déclaré, avant d'ajouter : «Nous considérons que les sanctions extraterritoriales [américaines] ne sont pas appropriées, et c'est pourquoi nous continuons de soutenir ce projet.»
Appel à une conférence de paix onusienne sur la Libye
Les deux dirigeants allemand et russe ont également prôné la tenue d'une conférence de paix sous l'égide de l'ONU à propos de la crise libyenne, le conflit dans ce pays menaçant de s'internationaliser.
«Je compte vraiment sur le fait que dans quelques heures, [...] comme nous l'avons demandé avec le président turc, [Recep Tayyip] Erdogan, les parties au conflit libyen cesseront le feu», a déclaré le président Vladimir Poutine, en référence à l'appel à un cessez-le-feu à partir du 12 janvier minuit, qu'il a formulé avec le dirigeant turc.
La chancelière allemande a salué ces efforts russo-turques et a fait savoir qu'elle espérait pouvoir bientôt lancer «les invitations pour une conférence à Berlin sous l'égide de l'ONU» afin que la Libye puisse redevenir un pays «souverain et pacifié». «Les parties libyennes qui sont en ce moment dans une confrontation armée [...] doivent être impliquées le plus possible pour trouver les solutions», a-t-elle fait valoir lors de la conférence de presse.
Pour Vladimir Poutine, une telle conférence serait un «pas dans la bonne direction».
Lire aussi : Nord Stream 2 : la diplomatie russe dévoile sa riposte aux sanctions américaines