Sombre prédictions pour l'économie française, impactée lourdement par les mesures de confinement prises pour endiguer la pandémie de Covid-19 : «Nous aurons une prévision de croissance qui sera fixée à -8% pour le projet de loi finance rectificative», a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le 14 avril sur RMC/BFMTV, au lendemain de l'annonce de la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai. Le 6 avril, il prévoyait pour 2020 une croissance «très au-delà des -2,2%», soit moins qu'«en 2009 après la grande crise financière de 2008».
Son collègue Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, a quant à lui estimé que le déficit public de la France s'élèverait aux alentours de 9% du produit intérieur brut (PIB) cette année et la dette 115% du PIB. «Chaque jour, chaque semaine de confinement [...] fait effectivement aggraver les finances publiques», a expliqué le membre du gouvernement sur France Info.
Dans ce contexte pour le moins difficile, Bruno Le Maire a fait savoir que l'effort public d'aide à l'économie atteindrait «plus de 100 milliards d'euros». «On va mettre 24 milliards d'euros sur le chômage partiel», a-t-il notamment précisé, cité par l'AFP. Le ministre de l'Economie a également fait savoir que la partie du fonds de solidarité réservée aux entreprises menacées de faillite allait être renforcée, et le montant de ce fonds porté au total à sept milliards d'euros.
Au-delà du maintien des 1 500 euros pour les entreprises ayant une chute de plus de 50% de leur chiffre d'affaires, il y a un «deuxième étage qui va être porté de 2 000 à 5 000 euros» pour les entreprises menacées de faillite, a annoncé Bruno Le Maire.
La veille, le 13 avril, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé que le confinement allait se prolonger pour quatre nouvelles semaines, jusqu'au 11 mai.