Economie

La France se donne six mois pour contourner les sanctions américaines en Russie

Le ministre français de l’Economie a annoncé à Moscou que la France allait proposer sous six mois des solutions pour contourner certaines sanctions américaines qui entravent les investissements français en Russie.

En visite à Moscou le 10 décembre à l’occasion de la réunion du Conseil économique, financier, industriel et commercial (CEFIC) franco-russe, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a condamné les sanctions extraterritoriales américaines, qui empêchent entre autres les banques françaises ayant des intérêts aux Etats-Unis de financer des projets en Russie ou des projets franco-russes.

«Nous nous donnons six mois pour trouver des solutions acceptables […] innovantes [et] dans le respect du droit international», a déclaré le ministre français de l’Economie et des Finances, cité par l'AFP, dans le cadre d'une rencontre avec son homologue russe Maxime Orechkine.

Il a promis de faire le point sur la question avec le ministre russe lors du forum économique de Davos en janvier, et de revenir en Russie dans les six prochains mois. «Nous devons ancrer la Russie en Europe, et la France doit être le pays en Europe qui permet cela», a précisé Bruno Le Maire.

«Le président Macron a fait le choix stratégique de la Russie, nous voulons que cela se traduise sur le plan économique», a-t-il ajouté, regrettant qu’en raison des sanctions américaines l’«on bute, sur chaque projet ambitieux, sur la question du financement».

Sans préciser la nature des solutions évoquées, le ministre a néanmoins exclu l'utilisation d'un mécanisme de troc tel que l'Instex, imaginé par les Européens pour contourner les sanctions américaines imposées à l'Iran en évitant l'usage du dollar. Celui-ci n'a guère donné de résultats.

Bruno Le Maire a également évoqué le cas de l'homme d'affaires français Philippe Delpal, arrêté en février et actuellement en résidence surveillée dans le cadre d'une affaire de conflit commercial avec des partenaires en Russie.

Qualifiant ce cas d’«inadmissible», Bruno Le Maire a affirmé que le président de la République, Emmanuel Macron avait évoqué la question avec Vladimir Poutine lundi à Paris.

La France est le premier employeur étranger en Russie. Parmi les projets phares dans lesquels la France est impliquée via le groupe Total, les gigantesques usines de liquéfaction de Gaz exploitées avec l’entreprise gazière privée russe Novatek dans l'Arctique, pour lesquelles la question des financements par les banques française est d'envergure.

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