Donald Trump, fidèle à lui-même, n'a pas mâché ses mots pour s'en prendre au président français à propos de la décision de taxer les géants américains du secteur des hautes technologies, dite taxe Gafa, pour Google, Apple, Facebook et Amazon.
Le président américain a ainsi fustigé le 26 juillet «la stupidité» du président français Emmanuel Macron, menaçant de taxer le vin français en représailles.
«Si quelqu'un les taxe [les Gafa], cela devrait être leur pays d'origine, les Etats-Unis», a écrit Donald Trump sur son compte Twitter. «Nous annoncerons sous peu une action réciproque substantielle sur la stupidité de Macron. J'ai toujours dit que le vin américain était meilleur que le vin français !», a-t-il lancé.
«J'ai toujours préféré les vins américains aux vins français même si je ne bois pas de vin. J'aime leur aspect. Les vins américains sont super», a également déclaré le milliardaire républicain depuis le Bureau ovale.
La Maison Blanche a annoncé dans la soirée que Donald Trump et Emmanuel Macron s'étaient entretenus par téléphone pendant la journée, ajoutant qu'ils avaient évoqué la taxe française sur les géants du numérique, mais sans préciser si les vins français étaient au menu des discussions entre les deux dirigeants.
L'Elysée a pour sa part précisé qu'Emmanuel Macron avait insisté, au cours de cet entretien, sur le fait que la taxation des Gafa était «un sujet d'intérêt commun» et pas seulement français, «sur lequel il faut continuer d'agir en vue d'obtenir un large accord international».
Adoptant un ton plus diplomatique que celui employé par le président américain, l'Elysée a ajouté que le sommet du G7, qui doit se tenir à Biarritz du 24 au 26 août, serait «une occasion importante d'avancer» sur cette question, en précisant que l'entretien entre les deux présidents avait également porté sur l'Iran. De plus, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a déclaré le 27 juillet que les Français souhaitaient «travailler étroitement avec [leurs] amis américains à une taxation universelle des activités digitales». Et de préciser, en outre : «Il n'y a de notre part aucune volonté de cibler spécifiquement les entreprises américaines.»
Le Parlement français avait définitivement adopté le 11 juillet l'instauration d'une taxe sur les géants du numérique, faisant de la France un pays pionnier en matière d'imposition des Gafa et autres multinationales accusées d'évasion fiscale.
L'administration Trump avait annoncé la veille de cette décision qu'elle lançait une enquête pour mesurer les effets d'une telle taxe sur les entreprises américaines.
Puis, lors du G7 en France il y a deux semaines, Paris et Washington avaient semblé réduire leur contentieux, les ministres des Finances évoquant alors des progrès vers un accord mondial sur la taxation du numérique.
«La taxation universelle des activités digitales est un défi qui nous concerne tous. Nous souhaitons parvenir à un accord sur ce sujet dans le cadre du G7 et de l'OCDE», a souligné Bruno Le Maire le 26 juillet. Le ministre de l'Economie a affirmé que «la France mettra[it] en œuvre ses décisions nationales».
La taxe Gafa impose ces entreprises à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France notamment sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plateformes.
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