Economie

Moscovici défend le traité UE-Mercosur, les agriculteurs préparent des actions en préfectures

Sur Radio classique, le commissaire européen est venu au secours du président de la République pour défendre cet accord de libre-échange dénoncé par les écologistes. Les agriculteurs se préparent à des actions devant les préfectures.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a estimé le 4 juillet sur Radio classique que l'accord UE-Mercosur était bon «sur le plan agricole, économique et environnemental», alors que les polémiques s'enchaînent depuis sa signature le 28 juin dernier.

Pour le commissaire européen, dont les attributions comprennent aussi les douanes, le nouvel engagement commercial entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) «est plutôt un bon accord parce qu'il oblige les pays sud-américains, notamment le Brésil, à respecter les accords de Paris [sur le climat]».

Interrogé sur la déforestation massive en cours en Amazonie, il a affirmé que l'accord obligeait le président brésilien Jair Bolsonaro, à respecter les accords de Paris sur le climat.

Répondant à Nicolas Hulot, selon qui cet accord est «antinomique» avec la lutte contre le réchauffement climatique et le libre-échange en général «à l'origine de toutes les problématiques écologiques», Pierre Moscovici a estimé que l'ancien ministre écologiste du gouvernement d'Emmanuel Macron exprimait «une opinion», alors que lui parlait «d'une négociation, de faits».

Le commissaire français, encore en fonction jusqu'au 31 octobre, a également défendu le volet purement économique de l'accord, «qui ouvre un marché très important aux Européens, parce qu'il fait économiser des droits de douane par milliards, 4 milliards d'euros, et 800 millions d'euros pour la France, pour elle seule».

99 000 tonnes de bœuf sud-américain en Europe

Quant à la colère des agriculteurs, il a voulu relativiser l'impact qu'aurait l'importation de 99 000 tonnes de bœuf sud-américain en Europe, qui représente selon le commissaire européen «0,5% du marché».

Les lignes rouges sont franchies. Les #agris le vivent comme 1 véritable guet-apens

La veille sur son compte twitter la FNSEA avait déclaré : «Les lignes rouges sont franchies. Les #agris le vivent comme 1 véritable guet-apens.» Le syndicats dénonces des distorsions de concurrence, avec l'importation de denrées agricoles [de bœuf et de sucre notamment] d'Amérique latine produites selon des standards de moindre qualité et à moindre coût.

Dès janvier la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), avait réagi aux négociations en cours avec le Mercosur par un communiqué de presse combatif titré «no passaran» dans lequel le premier syndicat agricole français déclarait : «Les propos du président de la République […] sont clairs : la France et l’Union européenne se préparent à lâcher l’agriculture dans les négociations en cours sur le Mercosur.»

Le 3 juillet la syndicat a annoncé de nombreuses actions en cours «devant les préfectures pour dire NON aux accords #Mercosur #CETA».

L'accord doit maintenant être ratifié par le Parlement européen et les Parlements nationaux avant d'entrer en vigueur.

Lire aussi : Les paysans européens se sentent menacés par l'accord de libre-échange UE-Mercosur