Economie

Le groupe Renault chercherait-il à racheter Fiat-Chrysler ?

Le successeur de Carlos Ghosn rêve-t-il d’absorber totalement Nissan puis d’avaler Fiat Chrysler ?  Le quotidien britannique de référence pour les marchés Financial Times l’affirme.

Le quotidien économique britannique Financial Times affirme ce 27 mars que le groupe automobile français Renault envisage de reprendre les négociations ouvertes il y a trois ans pour la fusion complète avec Nissan dans un délai de 12 mois. Aujourd’hui, Renault-Nissan-Mitsubishi n'est qu’une alliance industrielle avec des participations croisées de chacune des entreprises dans le capital de l’autre.

Le constructeur français, qui détient 43% du capital de Nissan, a une capitalisation boursière de 17,3 milliards d’euros (19,5 milliards de dollars). Nissan, qui détient à son tour 15% du capital de Renault, mais sans droit de vote, a une valeur de marché d’environ 35 milliards de dollars (31 milliards d’euros).

Le quotidien de la City va plus loin en affirmant également que, selon «des personnes proches du dossier», le groupe français souhaiterait également jeter son dévolu sur le groupe FCA né de la fusion de Fiat et de Chrysler, en réalité le rachat progressif du second par le premier, de 2009 à 2014.

L’information du Financial Times a été démentie selon Le Figaro «par une source proche du dossier». Contacté par RT France, le groupe Renault ne confirme, ni n’infirme la nouvelle, et refuse de commenter l’information du quotidien britannique mais la Bourse a réagi avec enthousiasme à la rumeur. En début d’après-midi, l’action Renault avait rebondi de près de 3%. 

Toutefois, la réalité d’un projet de fusion totale serait surprenante. La direction de Nissan s’y est toujours vivement opposée. C’était le projet de Carlos Ghosn, l’ancien président de Renault arrêté en novembre au Japon sur des soupçons d'abus de biens sociaux et libéré sous caution le 5 mars. Sans se prononcer sur les accusations de la justice japonaise contre lui, beaucoup d’observateurs estiment que c’est sa volonté de dissoudre la marque japonaise dans un ensemble dominé par les Français qui a causé sa perte.

Depuis l’arrivée de Jean-Dominique Sénard (ancien PDG de Michelin) la donne semblait avoir changé et les structures de l’alliance se résument aujourd’hui à un conseil composé des trois dirigeants exécutifs de Renault (Thierry Bolloré), Nissan (Hiroto Saikawa) et Mitsubishi (Osamu Masuko).

Quant à l’idée d’une fusion de l’alliance Renault-Nissan-(rejoint par Mistubishi en 2016) avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA) elle créerait un géant dominant le marché mondial automobile. Renault-Nissan-Mitsubishi a déjà atteint de justesse cette place de n° 1 selon les chiffres de 2018, avec 10,60 millions de véhicules vendus (hors camions), contre 10,54 pour Volkswagen, 10,47 pour Toyota et 9,6 pour General Motors. L’alliance franco-japonaise vise 14 millions d’unités d’ici 2022.

En 2012, Renault-Nissan a acquis une participation majoritaire dans le premier constructeur russe, Alliance Rostec Auto BV, alors actionnaire à 64,6 % d'Avtovaz (marque Lada). Depuis, Rostec Auto est devenu actionnaire à 100% d’Avtovaz.

 

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