Les pays arabes ont appelé le 20 janvier la communauté internationale à «redoubler d'efforts» pour favoriser le retour des réfugiés, notamment syriens, dans leurs pays d'origine, à l'issue d'un sommet économique à Beyrouth boudé par la plupart des chefs d'Etat arabes.
Dans un communiqué final intitulé «Déclaration de Beyrouth», les vingt-deux Etats membres de la Ligue arabe ont appelé «les pays donateurs à assumer leurs responsabilités» à l'égard des Etats du Moyen-Orient qui accueillent des centaines de milliers de réfugiés ayant fui les combats qui font rage en Syrie depuis 2011.
Le Liban, hôte du sommet, accueille à lui seul près de 1,5 million de réfugiés syriens, l’équivalent du tiers de sa population. La Jordanie voisine accueille également des centaines de milliers de Syriens ayant fui la guerre.
Sur le plan économique, les principales résolutions du sommet ont porté sur la dynamisation du processus visant à mettre en place une zone de libre-échange arabe et la création d'un fonds de 200 millions de dollars (175 millions d'euros) pour développer l'économie numérique dans la région. Le Koweit et le Qatar ont annoncé dimanche qu'ils y contribueraient à hauteur de 50 millions de dollars (44 millions d'euros) chacun.
L'ONU estime à 350 milliards d'euros le coût de reconstruction de la Syrie
Le président libanais Michel Aoun a proposé, par ailleurs, la création d'une banque arabe chargée de financer la reconstruction des pays ravagés par des guerres. Cette banque «aiderait tous les Etats et peuples arabes touchés par les conflits à surmonter leur situation critique», a plaidé le président libanais alors que des guerres font actuellement rage en Syrie et au Yémen. En Syrie, le coût des destructions dues à la guerre est estimé par l'ONU à quelque 400 milliards de dollars (quelque 350 milliards d'euros).
Dimanche, outre le président libanais, seuls l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, et le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, étaient présents à l'ouverture de ce sommet économique. Les autres pays étaient représentés par des délégations présidées par le Premier ministre, le chef du parlement ou des ministres.
La Syrie n'a toujours pas été réintégrée à la Ligue arabe, sur fond de divisions persistantes entre les Etats membres à son sujet. Son siège avait été gelé, fin 2011, en réaction à la lutte engagée par le gouvernement syrien contre l’insurrection armée djihadiste largement financée par les pays arabes sunnites, à l’origine d’un conflit qui a fait plus de 360 000 morts.
Outre la proximité historique entre le Liban et la Syrie, notamment en raison d'une importante communauté chiite au pays du cèdre, le Liban est tiraillé entre ses différents alliés. Traditionnellement soutenu économiquement par l'Arabie saoudite, il l'est aussi, désormais par le Qatar.
Ainsi, le 21 janvier, Doha a annoncé l'achat d'emprunts de l'Etat libanais pour un montant de 500 millions de dollars (440 millions d'euros). La veille, le ministre sortant libanais des Affaires étrangères avait déclaré depuis Beyrouth : «L'émir du Qatar a brisé le siège sur le Qatar en brisant le siège [imposé par les pays du golfe] sur le Sommet arabe».
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