Les pays de l'Union européenne(UE) subiront des dommages à long terme équivalant à environ 1,5% de la production économique annuelle si la Grande-Bretagne quitte le bloc sans accord de libre-échange l'année prochaine, selon une note publiée le 17 janvier par le Fonds monétaire international.
La Grande-Bretagne doit quitter l'UE le 29 mars et le Premier ministre Theresa May doit encore trouver un consensus au sein de son propre parti sur les futurs liens avec l'UE, sans parler de la conclusion d'un accord final avec l'UE.
La perte de production économique de l’UE (sans le Royaume-Uni) en cas de No Deal Brexit, c’est-à-dire une sortie sans accord, s’élèverait à environ 250 milliards de dollars, c’est-à-dire 1,5 point de croissance de son produit intérieur brut (PIB) selon les calculs de Reuters fondés sur l’estimation par le FMI de la taille de l’économie de l’UE.
Au sein de l’UE les deux pays les plus touchés seraient l’Irlande avec une perte de PIB d’environ 3,8% et les Pays-Bas avec 1,1% de perte de croissance. Juste après viendraient le Danemark, (-1%) puis la Belgique et la République Tchèque (-0,9% chacun). L’Allemagne perdrait 0,5% de PIB et la France, un des pays les moins touchés, 0,2%.
Le gouvernement du Royaume-Uni et l'UE ont approuvé les grandes lignes d'un plan de transition en mars destiné à préserver le statu quo jusqu'à la fin de 2020, mais cet accord a été rejeté le 15 janvier par le Parlement britannique et deviendra vite caduc s'il n'y a pas d'accord sur des objectifs à plus long terme.
Pas touche aux chambres de compensation !
Le FMI a en outre souligné que son étude prévoyait un impact négatif du Brexit sur l'économe de l’UE supérieur à certaines de ses prévisions précédentes, car elle modélisait désormais les perturbations des chaînes d'approvisionnement manufacturières ainsi que les effets des tarifs douaniers et de la réduction du commerce des services financiers.
Le FMI a également exhorté l’UE à continuer à autoriser le règlement des transactions financières internationales en euros par des «contreparties [chambres de compensation] centrales» basées à Londres, ce que la Banque centrale européenne (BCE) a jusqu’ici refusé.
L’institution présidée par la Française Christine Lagarde estime aussi que les dommages économiques causés par le Brexit seraient minimes si la Grande-Bretagne adoptait le modèle norvégien du Soft Brexit consistant à faire partie de l’Espace économique européen. Mais Theresa May a rejeté ce choix car il exigerait en grande partie que le Royaume-Uni se conforme aux règles de l’UE.
Un accord de libre-échange pour les produits manufacturés – qui se rapproche de ce que souhaite May – permettrait de réduire les pertes à long terme de l'UE à 0,8% du PIB, soit environ 130 milliards de dollars. Plus tôt cette année, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, a déclaré que le PIB britannique s’était contracté d’environ 1,5 à 2,0% en raison du vote en faveur du Brexit.
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