Economie

Privatisations : les aéroports de Paris pourraient passer sous contrôle étranger

Interviewé sur la chaîne CNEWS, le patron de la société qui exploite les aéroports de Paris a affirmé que la privatisation était ouverte aux capitaux étrangers. La veille, le ministre de l’Economie semblait avoir dit le contraire.

Augustin de Romanet, PDG du Groupe ADP, a estimé ce 8 octobre que le gouvernement n'avait pas fermé la porte aux investisseurs étrangers lors de la prochaine privatisation de l'entreprise gestionnaire d'aéroports, dont ceux de Paris. Interrogé sur CNEWS, il a néanmoins précisé qu'une «puissance étrangère» devrait au préalable avoir été «agréée par le gouvernement».

Le 7 octobre, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait affirmé que l'Etat garderait le dernier mot sur le contrôle d'ADP et qu'il ne permettrait pas à une «puissance étrangère» de s'imposer à son capital.

Je pense que ce qu'a voulu dire Bruno Le Maire, c'est que l'argent ne peut pas tout et il a souhaité précisément dire que l'Etat garderait le dernier mot

Commentant les propos du ministre, Augustin de Romanet a avancé : «Je pense que ce qu'a voulu dire Bruno Le Maire, c'est que l'argent ne peut pas tout et il a souhaité précisément dire que l'Etat garderait le dernier mot.»

«Si un acteur mettait un prix très considérable et que cet acteur n'était pas agréé par l'Etat, celui-ci refuserait. Mais si vous lisez le script de son intervention, il [Bruno Lemaire] n'a pas refusé par principe les acteurs étrangers», a-t-il ajouté.

Le projet de loi Pacte, en cours d'examen à l'Assemblée nationale, autorise l'Etat, qui reçoit environ 160 millions d'euros de dividendes annuels, à procéder à la vente de tout ou partie des actifs qu'il détient dans ADP, soit 50,63% des parts représentant quelque 9,5 milliards d'euros.

ADP, une activité internationale

L’actuel PDG d’Aéroports de Paris a estimé que «le processus d'enchères pourrait se dérouler au premier semestre pour une opération qui se clôture à la fin 2019». Il a également adressé quelques messages au futur actionnaire. «Je serais attristé qu'ADP casse toutes nos activités internationales pour se concentrer sur l'exploitation de ce qui serait la vache à lait de Charles-de-Gaulle, Le Bourget, Orly. Le futur actionnaire doit pouvoir conserver le modèle d'un groupe qui rayonne dans le monde», a-t-il plaidé. En effet, ADP gère trois aéroports en France et 28 à l'étranger.

Pour justifier la privatisation dont il est partisan déclaré, Augustin de Romanet  explique, selon l'AFP : «Est-ce que c'est le métier [sic] de demander au contribuable, donc à l'Etat, de prendre ces risques pour se développer à l'international, je pense que la réponse est non.» Le patron d’ADP a crû nécessaire de préciser qu’il n’avait pas lui-même demandé la privatisation.

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