«La décision américaine prolonge l'incertitude du marché, qui affecte déjà les décisions commerciales», a commenté la Commission européenne dans un communiqué publié le 1er mai, en réponse au sursis d'un mois accordé par les Etats-Unis, la veille, de l'exemption provisoire des droits de douanes sur les importations d'acier et d'aluminium du Canada, du Mexique et de l'Union européenne, qui devait s'achever le 1er mai.
Selon l'exécutif européen, «l'UE devrait être totalement et définitivement exemptée de ces mesures, car elles ne peuvent être justifiées par des raisons de sécurité nationale».
«La surcapacité dans les secteurs de l'acier et de l'aluminium ne provient pas de l'UE», a souligné le 1er mai la Commission européenne dans son communiqué de réaction, estimant qu'«au contraire, au cours des derniers mois, l'UE s'était engagée à tous les niveaux possibles avec les Etats-Unis et d'autres partenaires pour trouver une solution à ce problème».
Si elle est «disposée à discuter des questions actuelles d'accès au marché présentant un intérêt pour les deux parties», l'UE a aussi posé des limites. «En tant que partenaire et ami de longue date des Etats-Unis, nous ne négocierons pas sous la menace», a déclaré la Commission.
L'exécutif européen a précisé que la commissaire européenne chargée du Commerce, Cecilia Malmström, allait poursuivre ses contacts avec les responsables américains.
La Maison Blanche a consenti le 30 avril à prolonger jusqu'au 1er juin la période d'exemption provisoire des droits de douanes sur les importations d'acier et d'aluminium du Canada, du Mexique et de l'Union européenne, qui devait s'achever le 1er mai.
«L'administration [Trump] a prolongé de 30 jours les négociations avec le Canada, le Mexique et l'Union européenne», a-t-elle expliqué dans un communiqué le 30 avril, tout en soulignant qu'elle resterait au cours des négociations «focalisée» sur la préservation de la sécurité nationale des Etats-Unis.
Le président américain Donald Trump avait promulgué le 8 mars des tarifs de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium tout en exemptant immédiatement le Canada et le Mexique. Fin mars, il avait également exempté provisoirement l'UE.